Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Gastronomie

Le Danemark, Bocuse d’or

Avec la Suède (2e) et la Norvège (3e) qui complètent le podium, les pays d’Europe du Nord dominent le plus éblouissant concours de cuisine.

Les lauréats du Bocuse d'or. De gauche à droite : le chef suédois Sebastian Gibrand (argent), le chef danois Kenneth Toft-Hansen (or) et le chef norvégien Christian Andre Pettersen (bronze). Jean-Philippe Ksiazek/AFP

Le Danemark a devancé ses voisins suédois et norvégien, mercredi tard dans la nuit, lors du prestigieux concours du Bocuse d’or au Salon de la restauration de Lyon (Sirha), qui a aussi abrité des compétitions plus confidentielles, mais tout aussi virtuoses.Après une édition 2017 remportée par les États-Unis, le podium de cette finale est entièrement scandinave avec un tiercé Danemark, Suède et Norvège. Ce succès des pays d’Europe du Nord s’explique, selon le vainqueur danois, Kenneth Toft-Hansen, par leur « grande expérience de la compétition ». « Ces goûts, cette fraîcheur, c’était le bon moment », a-t-il estimé devant la presse, statuette dorée en main. « C’est un travail d’équipe plus que celui d’un seul homme », a également déclaré M. Toft-Hansen, dont l’équipe a aussi reçu le prix du meilleur commis, décerné à Christian Wellendorf. La France, qui a remporté sept fois cet équivalent de la Coupe du monde de la gastronomie, a dû se contenter du prix du meilleur thème assiette. « J’ai vu un travail exceptionnel, il n’y a même pas de mot, c’est beau et c’est bon », a déclaré le président d’honneur du jury, le chef triplement étoilé Christophe Bacquié.

Vingt-quatre chefs, dont deux femmes, venus du monde entier se sont affrontés autour de deux plats : une chartreuse de coquillages, clin d’œil au chef Joël Robuchon décédé en août dernier, et un carré de veau rôti, en hommage à Paul Bocuse, illustre fondateur de ce concours décédé voici un an. Une minute d’applaudissements en mémoire de « Monsieur Paul » a précédé la remise des trophées. Ces plats traditionnels de la gastronomie française étaient autant de « territoires inconnus » pour ces équipes étrangères, soulignait le coach britannique Adam Bennett, qui promettait, grâce à leurs arômes et assaisonnements, d’y apporter un « je-ne-sais-quoi anglais ». Le Chili, qui tentait sa chance pour la troisième fois, avait de son côté misé sur les algues et le vin de cépage carmenere, avait précisé le président de l’équipe chilienne Sebastian Salas. Les concurrents se devaient également d’apporter une « touche de modernité », estimait Claude Le Tohic, mentor de l’équipe américaine, qui remettait cette année son titre en jeu. Et de « compresser le temps » pour que ces deux plats, qui nécessiteraient 9 heures en cuisine, soient réalisés en 5 heures 35 minutes.

Comme en F1

« C’est comme la F1, c’est à la seconde près », s’enthousiasmait Claude Le Tohic. Le but : faire de ces mets des « œuvres d’art », selon le chef étoilé du Rhône Guy Lassaussaie, membre du comité d’organisation.

Mais dans les allées du Sirha, d’autres candidats n’attiraient que quelques dizaines de spectateurs. Pourtant, eux aussi travaillent leurs produits au degré et à la seconde près, comme les baristas et les mixologues du championnat de France du Coffee in Good Spirit, qui consiste à créer des cocktails alcoolisés à base de café. Vingt-deux grammes de grains originaires du Salvador, une eau à 92 °C, du beurre, quelques centilitres de rhum, de whisky et d’un sirop maison à base de cardamome et de fève de tonka. La recette de Charlène, barmaid, était inspirée de son voyage au Guatemala. « Le but, c’est d’apprendre avant de réussir », estimait la candidate, qui gardera en souvenir une photo en compagnie du meilleur ouvrier de France dans la catégorie barman. Plus artistique, le championnat de France de latte art ou l’art de dessiner avec de la mousse de lait sur un cappuccino. Plus technique, l’Écaille d’or et le Golden Fish, avec des épreuves de vitesse d’ouverture d’huîtres, suivies du dressage artistique d’un plateau de fruits de mer façon pièce montée.

« Pour les candidats, c’est une vraie reconnaissance auprès de leurs pairs de participer à ces concours, parmi les plus jolis en Europe », estimait l’un des organisateurs, Frédéric Chevallet. Et « un moyen de parler de notre métier qui a longtemps été le parent pauvre des métiers de bouche », poursuivait-il. Ces concours sont « des événements dans l’événement » au Sirha, selon Marie-Odile Fondeur, la directrice générale de ce Salon international qui attire sur cinq jours plus de 200 000 visiteurs.

Marjorie BOYET/AFP

Le Danemark a devancé ses voisins suédois et norvégien, mercredi tard dans la nuit, lors du prestigieux concours du Bocuse d’or au Salon de la restauration de Lyon (Sirha), qui a aussi abrité des compétitions plus confidentielles, mais tout aussi virtuoses.Après une édition 2017 remportée par les États-Unis, le podium de cette finale est entièrement scandinave avec un tiercé...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut