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Damas dénonce de nouveau les ingérences militaires turques

Des rebelles syriens, soutenus par la Turquie, dans la périphérie de Manbij, en Syrie, le 29 décembre 2018. REUTERS/Khalil Ashawi

Le régime de Damas a critiqué de nouveau samedi les interventions militaires de la Turquie dans le nord de la Syrie, dénonçant des "violations" d'un accord signé entre les deux voisins en 1998, a rapporté l'agence officielle Sana.

Les autorités turques ont déployé dès 2016 des troupes dans certains secteurs du nord de la Syrie en guerre, où elles soutiennent des groupes rebelles, qualifiés de "terroristes" par Damas. Elles prônent désormais la mise en place d'une "zone de sécurité" sous contrôle turc sur les territoires syriens à sa frontière, dont ceux où est active la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du peuple (YPG), qualifiée de "terroriste" par Ankara.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a récemment affirmé que son pays avait le droit d'intervenir chez son voisin sur la base d'un accord signé en 1998 avec la Syrie, connu sous le nom de protocole d'Adana. Mais samedi, le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que la Turquie contrevenait à cet accord.

"Le régime turc continue de violer l'accord, à travers son soutien au terrorisme (...) ou l'occupation des territoires syriens par le biais de groupes terroristes qui sont à ses ordres ou directement avec l'armée turque", a estimé une source du ministère dans un communiqué publié par Sana.

Cette réaction intervient au lendemain de nouvelles déclarations de M. Erdogan, qui a appelé à la création "dans quelques mois" de la "zone de sécurité", promettant que faute de quoi la Turquie s'en chargerait elle-même. Les Etats-Unis avaient proposé mi-janvier la création de ce secteur sans fournir les détails de l'initiative.

L'accord d'Adana avait été signé pour mettre fin à une crise entre Ankara et Damas. A l'époque, la Turquie avait menacé la Syrie d'action militaire si elle n'arrêtait pas de soutenir le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, qui livre une sanglante guérilla à l'Etat turc depuis 1984) et d'abriter son chef Abdullah Ocalan.

Avec le protocole, Damas s'était engagée à empêcher le PKK d'opérer dans le nord de son territoire, avant d'expulser de Syrie M. Ocalan. Mais Ankara, qui considère les YPG comme la branche syrienne du PKK, estime que l'accord d'Adana lui donne le droit d'intervenir sur le territoire syrien contre le PKK et ses affiliés faute d'actions du régime syrien contre eux.

Déclenché en 2011, le conflit en Syrie s'est complexifié avec l'implication de pays étrangers et de groupes jihadistes, sur un territoire de plus en plus morcelé. Il a fait plus de 360.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

Le régime de Damas a critiqué de nouveau samedi les interventions militaires de la Turquie dans le nord de la Syrie, dénonçant des "violations" d'un accord signé entre les deux voisins en 1998, a rapporté l'agence officielle Sana.
Les autorités turques ont déployé dès 2016 des troupes dans certains secteurs du nord de la Syrie en guerre, où elles soutiennent des groupes rebelles,...