La Pologne examine les équipements fournis par Huawei

La Pologne a entamé l'inventaire des équipements fournis par le géant chinois Huawei, avant tout dans les télécommunications, a annoncé lundi un haut responsable du ministère de l'Economie numérique.

Ce contrôle concerne aussi bien les équipements déjà en service que ceux destinés au futur réseau 5G, a déclaré le délégué à la cyber-sécurité Karol Okonski, cité par l'agence PAP.

La semaine dernière, le service de sécurité intérieure polonais ABW avait arrêté un Chinois, un des directeurs de Huawei en Pologne, Weijing W., et un Polonais, ancien membre d'ABW et employé de la branche polonaise du groupe français de télécommunications Orange, Piotr D., sous l'accusation d'espionnage au profit de Pékin.

Selon M. Okonski, le ministère de l'Economie numérique est en train d'analyser les risques liés aux équipements de Huawei, évoqués en Pologne et dans d'autres pays membres de l'Otan et de l'UE.

Il a toutefois souligné qu'il n'y a pas de lien entre ces travaux d'analyse et les deux arrestations.

Huawai a rapidement licencié son employé arrêté en Pologne, prenant ses distances avec cette affaire.

Celle-ci fait suite à des mises à l'index du groupe chinois dans plusieurs pays, et à l'arrestation d'une importante responsable de Huawei au Canada, à la demande des Etats-Unis, qui la soupçonnent d'avoir tenté de contourner les sanctions contre l'Iran.

Les analyses polonaises portent essentiellement sur l'infrastructure des télécommunications et non sur les smartphones ou d'autres terminaux, a encore précisé le responsable polonais, qui est vice-ministre de l'Economie numérique.

Aucune décision concernant Huawei ne sera prise hâtivement, a insisté M. Okonski. Tout d'abord, il pourrait s'agir d'une recommandation de prudence dans les relations avec le groupe chinois, dans un second temps, une décision pourrait être prise d'interdire la participation de Huawei par exemple à la construction d'un réseau 5G, voire sa présence sur le marché polonais en général.

Interrogée sur ce contrôle en Pologne, la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying, a dénoncé des "accusations sans fondement".

"Vraiment, certaines gens cherchent à éliminer et à restreindre le développement des entreprises chinoises de hautes technologies à l'étranger avec des accusations sans fondement mentionnant +de possibles risques pour la sécurité+. Je pense que tous connaissent bien leurs véritables intentions", a-t-elle dit.

Utiliser de tels arguments pour "bloquer ou supprimer une coopération normale des entreprises dans les investissements se retournera finalement contre les intérêts" de ceux qui le font, a-t-elle conclu.