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Violations israéliennes : le Liban veut porter plainte devant l'ONU

Des excavatrices israéliennes en action de l'autre côté de la frontière avec le Liban, au niveau du village libanais de Adayssé, le 26 décembre 2018. Photo AFP / Mahmoud ZAYYAT

Le Conseil supérieur de la Défense s'est réuni jeudi soir au palais présidentiel de Baabda sous les auspices du chef de l'Etat, Michel Aoun, et a décidé de porter plainte contre Israël auprès de l'ONU, alors que l’Etat hébreu a repris l'installation de blocs en béton à la frontière libanaise.

Lors de la réunion à laquelle ont notamment assisté le président Aoun, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, et le ministre sortant de la Défense, Yaacoub Sarraf, le Conseil supérieur de la Défense a passé en revue "les travaux entrepris par les forces israéliennes pour construire un mur de séparation sur des points litigieux au niveau de la Ligne bleue".

Le Conseil a ainsi estimé que ces travaux étaient "en violation flagrante de la souveraineté territoriale libanaise et de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU" et a décidé de prendre les mesures suivantes :

"Porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU, intensifier les contacts internationaux afin d'expliquer la position du Liban à l'égard des violations israéliennes, réclamer une réunion urgente du comité tripartite (Liban-Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul)-Israël) afin d'étudier les derniers développements, donner les directives nécessaires à l'armée libanaise afin de faire face à ces agressions, insister sur l'attachement du Liban à l'intégrité de son territoire et de ses eaux et sa volonté persistante de régler les différends frontaliers par la négociation, et enfin, réclamer au Conseil de sécurité de l'ONU et la Finul d'assumer leurs responsabilités dans l'application de la 1701".

Le Conseil supérieur de la Défense garde normalement ses décisions secrètes, mais a fait exception ce soir en publiant un communiqué dans lequel il détaille ses décisions.

L'armée israélienne a repris jeudi l'installation de blocs de ciment à la frontière avec le Liban, près de la localité de Adayssé, au Liban-Sud, alors qu'Israël mène depuis des semaines une opération pour détruire des tunnels transfrontaliers qui, selon lui, ont été creusés par le Hezbollah.


L'opération "Bouclier du Nord" a été lancée par l'armée pour détruire les tunnels détectés du côté israélien de la frontière, longue de 80 km. Israël affirme que ces "tunnels d'attaque" sont un moyen pour les combattants du Hezbollah, soutenus par l'Iran, autre grand ennemi d'Israël, de s'infiltrer sur son territoire en cas de guerre. Les tunnels devaient servir au Hezbollah à enlever ou assassiner des soldats ou des civils israéliens, et à s'emparer d'une frange du territoire israélien en cas d'hostilités, affirme Israël.

Votée en août 2006, la 1701 a permis de mettre fin à la guerre de juillet 2006, la dernière grande confrontation en date entre le Hezbollah et Israël qui avait fait 1 200 morts côté libanais, et 160 côté israélien, sans neutraliser le parti chiite.

La 1701 stipule que le Liban doit étendre son autorité à l’ensemble de son territoire, conformément aux dispositions des résolutions 1559 (2004) et 1680 (2006) et de l’accord de Taëf. Le texte réaffirme le respect de la Ligne bleue et indique qu’aucune force armée, à part l’armée libanaise et la Finul, ne doit se trouver au sud de la rivière Litani.

Le Conseil supérieur de la Défense s'est réuni jeudi soir au palais présidentiel de Baabda sous les auspices du chef de l'Etat, Michel Aoun, et a décidé de porter plainte contre Israël auprès de l'ONU, alors que l’Etat hébreu a repris l'installation de blocs en béton à la frontière libanaise.Lors de la réunion à laquelle ont notamment assisté le président Aoun, le Premier...