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Culture - Exposition

Le livre d’artiste, ce malheureux oublié...

En attendant la mise en activité complète du bâtiment de Sanayeh, la Fondation libanaise de la Bibliothèque nationale programme à la SV Gallery une série d’expositions artistiques accompagnées de livres d’art.

Mireille Honein. « À César Nammour ». 1998. Céramique (25 x 22 x 10 cm).

On ne s’intéresse pas assez aux livres consacrés aux artistes. Et c’est bien dommage, car ces ouvrages complètent souvent l’appréciation des œuvres. Valoriser le livre d’art et le mettre en lumière, telle est la mission que s’est donné la Fondation libanaise de la Bibliothèque nationale en organisant une série d’expositions qui se tiendront tout au long de 2019 à la SV Gallery (Saifi Village). Des expositions artistiques où les œuvres présentées seront, chacune, accompagnées d’un livre retraçant le parcours de l’artiste qui l’a produite. « Absolument non commerciales, ces expositions mettront à chaque fois, soit un thème, soit une collection privée à l’honneur », indique Randa Daouk, la présidente de la fondation. Et de signaler que « la promotion du patrimoine culturel, sous toutes ses formes, fait partie de la mission de cette institution ».

Pourquoi la Bibliothèque nationale n’accueille-t-elle pas alors in situ cette série d’expositions ? « Parce que les équipes sont actuellement en pleine installation, elles travaillent à mettre en place leur organigramme », assure la responsable. Avant d’ajouter qu’« en présentant les œuvres et les livres qui les accompagnent hors les murs, nous atteignons un public plus large ».




Œuvres physiques et imprimées

Première d’une longue série à venir (autour de la peinture, la photographie, les collages et œuvres sur papier, le travail du verre…), l’exposition de sculptures issues majoritairement de la collection de Macam, le musée d’art moderne et contemporain fondé par le critique et collectionneur César Nammour déroule 27 pièces d’autant d’artistes des années 50 à nos jours. Intitulée Artbooks & Modern Sculpture, elle présente jusqu’au 19 janvier 2019, à la SV Gallery, des œuvres aux styles techniques et matériaux aussi divers qu’un buste en marbre signé Alfred Basbous, une composition en bois peint d’Amine el-Bacha (empruntée à la fondation de l’artiste), une figure animalière en acier inoxydable de l’époque de la procession archaïque de Nadim Karam (également prêtée par l’artiste), un taureau en métal noir signé Hussein Madi ou encore un bronze acéré de Raffi Tokatlian. Si chacune des sculptures exposées ont leur propre vécu, certaines racontent aussi un peu l’histoire du pays. À l’instar de ce cèdre composé de fragments d’obus par Ginane Makki Bacho…Tandis que d’autres dévoilent leurs propres petites histoires, comme cette céramique de Mireille Honein reproduisant un livre ouvert sur une double page incisée d’un texte en arabe. Une pièce réalisée en 1988 spécialement par l’artiste pour César Nammour, en remerciement pour un article qu’il lui avait consacré. Évidemment, il ne s’agit là que de quelques exemples de diversité des styles. Mais on retrouve aussi, dans cette exposition, d’étonnants rapprochements entre des artistes modernes et d’autres contemporains. Et particulièrement chez deux femmes : les sculptrices Salwa Rawda Choucair et Nadine Abou Zaki, lesquelles à un intervalle d’une quarantaine d’années ont traité le bois en composition abstraite d’éléments amovibles. Une similitude dans l’inspiration dont on peut, sans doute, retrouver l’origine expliquée dans les livres de l’une et de l’autre. À découvrir.





Les artistes exposés

Nadine Abou Zaki

Amine el-Bacha

Ginane Makki Bacho

Alfred Basbous

Michel Basbous

Youssef Basbous

Salwa Rawda Choucair

Boutros Farhat

Zaven Hadichian

Mohammad el-Haffar

Kameel Hawa

Nabil Hélou

Mireille Honein

Youssef Houeik

Halim Jurdak

Nadim Karam

Charles Khoury

Hussein Madi

Ezzat Mezher

Jamil Molaeb

Wajih Nahle

Nada Raad

Chahine Raffoul

Rudy Rahme

Mouazzaz Rawda

Aref Rayyes

Boulos Richa

Raffi Tokatlian


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