La Colombie ne se laissera pas "provoquer" par les manœuvres militaires au Venezuela

La Colombie ne se laissera pas "provoquer" par les manoeuvres militaires conjointes du Venezuela et de la Russie annoncées par Caracas, a déclaré mardi le ministre colombien de la Défense, Guillermo Botero.

"La Colombie n'est pas un pays provocateur, elle ne provoque pas et ne se laissera pas provoquer", a déclaré le ministre à W Radio, une radio locale. Guillermo Botero a rappelé que les manœuvres militaires n'étaient pas nouvelles au Venezuela et que l'armée colombienne avait toujours agi avec "une prudence à toute épreuve".

L'armée russe a annoncé lundi l'arrivée à Caracas de deux bombardiers Tu-160, d'un avion de transport An-124 et d'un avion de ligne Il-62. Le ministre vénézuélien de la Défense, Vladimir Padrino Lopez, a indiqué que des manœuvres militaires conjointes avec des militaires russes auraient lieu prochainement dans le pays.

Dimanche, le président vénézuélien Nicolas Maduro a affirmé que les États-Unis avaient déclenché la mise en oeuvre d'un plan pour le renverser avec l'aide de la Colombie.

Allié stratégique des États-Unis, Bogota tente d'isoler diplomatiquement le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro, qu'elle qualifie de "dictature".

La Colombie, qui nie catégoriquement toute tentative de renversement par la force du gouvernement de Nicolas Maduro, "ne se laisse pas intimider, mais ne se laisse pas non plus provoquer et n'est pas là pour provoquer les (pays) voisins, aucun de nos voisins", a ajouté le ministre de la Défense.

Les deux pays d'Amérique latine, qui partagent une frontière de 2.200 km, ont pratiquement gelé leurs relations depuis mi-2017.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui doit entamer le 10 janvier un nouveau mandat présidentiel, a annoncé le 6 décembre lors d'une visite à Moscou, six milliards d'investissements russes dans les secteurs pétrolier et minier au Venezuela, un pays asphyxié par une profonde crise économique.