Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Procès Hirak: la justice marocaine doit tenir compte d'accusations de torture (HRW)

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé vendredi la justice marocaine à tenir compte en appel d'éléments prouvant, selon elle, que des accusés du mouvement de contestation du Hirak ayant agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, ont été victimes de torture.

Le procès du chef de file du Hirak, Nasser Zefzafi et de ses compagnons du mouvement de protestation dans la région du Rif, a débuté le 14 novembre à Casablanca, cinq mois après leur condamnation en première instance à des peines allant jusqu'à 20 ans de prison.

"La Cour d'appel de Casablanca, qui doit rejuger des manifestants et activistes du Rif, devrait tenir compte d'éléments prouvant que la police avait torturé des accusés", a déclaré Human Rights Watch vendredi dans un rapport.

Toutes les accusations de violences policières ont jusqu'à présent été systématiquement été rejetées par les autorités marocaines.

En première instance, "dans son jugement de 3.100 pages, le tribunal n'a pas expliqué pourquoi il avait écarté des rapports médicaux suggérant qu'au moins une partie des accusés avaient subi des violences policières pendant ou après leurs arrestations" regrette l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme.

Ces expertises qui avaient fuité dans la presse en 2017 avaient à l'époque été envoyées par le ministre de la Justice aux procureurs des tribunaux d'Al-Hoceïma, ville épicentre du Hirak, et de Casablanca (ouest) pour être joints au dossier, rappelle HRW.

En outre, souligne l'ONG, 50 des 53 accusés ont déclaré devant le juge d'instruction que la police avait fait pression sur eux pendant leurs interrogatoires.

Les conditions de interrogatoires ont conduit plusieurs d'entre eux à "avouer" avoir commis des actes de violence et organisé des manifestations non autorisées. "Mais tous se sont rétractés" par la suite, souligne encore Human Rights Watch.

Lors du procès en première instance, le meneur du Hirak avait affirmé à la barre avoir été "torturé" pendant un interrogatoire de la police.

Mais "dans son jugement écrit, le tribunal a estimé que les allégations de torture des accusés n'étaient +pas sérieuses+", déplore l'ONG.

Joint par l'AFP, le ministre d'Etat marocain chargé des droits de l'Homme, Moustapha Ramid, a assuré que son ministère répondrait au rapport de HRW après l'avoir étudié.

"La torture systématique n'existe plus au Maroc, mais il existe des cas individuels que nous essayons de contenir", a-t-il dit.

Un groupe de 53 membres du Hirak avait été condamné en juin à Casablanca au terme d'un procès-fleuve. Onze d'entre eux ont été graciés fin août par le roi Mohammed VI, en même temps que 177 autres personnes liées au mouvement et condamnées par d'autres tribunaux.

La protestation populaire a été déclenchée par la mort, en octobre 2016, d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordure en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise, de l'espadon interdit à la pêche. 

L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé vendredi la justice marocaine à tenir compte en appel d'éléments prouvant, selon elle, que des accusés du mouvement de contestation du Hirak ayant agité le nord du Maroc en 2016 et 2017, ont été victimes de torture.Le procès du chef de file du Hirak, Nasser Zefzafi et de ses compagnons du mouvement de protestation dans la région du Rif, a...