Jets de pavés contre canons à eau, deux véhicules de police incendiés: la première manifestation de "gilets jaunes" belges à Bruxelles a dégénéré vendredi, le Premier ministre Charles Michel dénonçant des "violences inadmissibles".
Après trois heures de défilé dans le calme d'environ 300 "gilets jaunes", des échauffourées ont commencé vers 13h30 locales (12h30 GMT), quand des manifestants ont jeté des projectiles sur un cordon de police qui protégeait l'accès aux bâtiments officiels. Les forces de l'ordre ont répliqué en faisant usage de canons à eau pour tenter de les disperser.
Peu après, deux vans de la police ont été brûlés en pleine rue, au carrefour Arts-Loi, non loin des institutions européennes et des bureaux du Premier ministre, selon un correspondant de l'AFP sur place.
Une enquête "pour incendies volontaires" a été ouverte, a annoncé le parquet de Bruxelles dans un communiqué.
D'après une porte-parole de la police de Bruxelles, les manifestants ont notamment jeté "des boules de billards et des pavés" pendant la manifestation.
Une soixantaine de personnes ont été interpellées parce qu'elles transportaient des objets interdits, comme des cutters, des fumigènes ou des bombes lacrymogènes. Les premières arrestations ont eu lieu dès la matinée, au moment où des petits groupes convergeaient vers le principal point de rassemblement.
Dans l'après-midi, alors que des groupes de manifestants continuaient de faire face à la police dans un climat tendu, un journaliste de la plate-forme vidéo française Brut a été brièvement interpellé. "Il filmait des policiers qui avaient encerclé les manifestants (...). Ils lui ont pris sa carte de presse, lui ont lié les poignets et l'ont fait s'asseoir pendant environ une demi-heure", a raconté à l'AFP Laurent Lucas, directeur éditorial de Brut. "Ce n'est pas normal (...). C'est le zèle de policiers dans une situation un peu tendue", a-t-il poursuivi.
Le Premier ministre, le libéral francophone Charles Michel, et le ministre de l'Intérieur, le nationaliste flamand Jan Jambon, ont dénoncé sur Twitter les violences à l'égard de la police, imputées à des "casseurs".
"Pas d'impunité pour les violences inadmissibles à #Bruxelles. Les casseurs et les pilleurs devront être sanctionnés", a tweeté Charles Michel.
En fin d'après-midi le calme était revenu au pied des institutions européennes, où les forces de l'ordre étaient déployées en nombre, a constaté un journaliste de l'AFP.
Interrogé par la chaîne francophone RTBF, le bourgmestre (maire) de Bruxelles Philippe Close a prévenu un peu plus tôt que toute personne continuant à manifester serait arrêtée.
"Le peuple c'est nous, Charles Michel, t'es fini", ont scandé des manifestants à l'adresse du Premier ministre libéral.
"On nous taxe et on nous étrangle à travers des taxes. Nous, on est là dans la rue pour dire qu'on ne s'en sort plus. On n'arrive plus à vivre jusqu'à la fin du mois", a expliqué une manifestante à l'AFP.
Lancé il y a deux semaines en France pour protester contre la baisse du pouvoir d'achat et l'augmentation de la fiscalité sur les carburants, le mouvement des "gilets jaunes" avait essaimé en Wallonie, mais pas encore en Flandre, ni dans la capitale. Il s'agissait de la première manifestation appelée à Bruxelles, via les réseaux sociaux, sans meneur revendiqué.
Lundi, un YouTubeur belge, Gary Ducran, avait décidé d'annuler un rassemblement autorisé par la ville pour vendredi. Il avait invoqué "un cahier des charges trop important" imposé par la police, et un service d'ordre selon lui impossible à constituer comme demandé.
En Wallonie, les "gilets jaunes" ont plusieurs fois été débordés par des casseurs la semaine dernière et la police a procédé à des arrestations par dizaines.
Après trois heures de défilé dans le calme d'environ 300 "gilets jaunes", des échauffourées ont commencé vers 13h30 locales (12h30 GMT), quand des...
Les plus commentés
Guerre au Liban : comment expliquer le silence de Samir Geagea
Bassil à « L’OLJ » : L’heure est à l’unité, non aux tiraillements internes
Les points à retenir du discours de l’ayatollah Khamenei à Téhéran