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Moyen Orient et Monde - France

Gilets jaunes : la balle est dans le camp de Macron

Le président a exprimé sa « honte » après les incidents violents qui ont terni une mobilisation moins forte que la semaine dernière au niveau national.

Des barricades et des dégâts considérables, sur l’avenue des Champs-Élysées, après la manifestation des gilets jaunes, samedi. Benoît Tessier/Reuters

Après l’acte II des gilets jaunes émaillé de violences, Emmanuel Macron est attendu demain pour des annonces d’accompagnement de la transition écologique, face à un mouvement inédit contre les taxes qui faiblit dans la rue mais reste soutenu par une majorité de Français.

Hier, à Bruxelles en marge du Conseil européen extraordinaire qui entérinait le Brexit (voir page 5), le président français a pris la parole pour appeler à la « refondation de l’UE » et a estimé qu’il fallait « apporter une réponse économique, sociale, mais aussi culturelle et de sens » à « nos classes moyennes et à nos classes laborieuses », afin de bâtir « un projet politique ». La veille, il avait exprimé sa « honte » après des incidents violents sur l’avenue des Champs-Élysées, à Paris, qui ont terni une mobilisation des gilets jaunes moins forte que la semaine dernière au niveau national. Il avait dénoncé dans un tweet ceux qui en France ont « agressé » les forces de l’ordre et « violenté d’autres citoyens », en écho à l’accent mis par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur les dérapages violents et la « mobilisation de l’ultradroite ». Ce qui lui a valu une passe d’armes avec la chef de file de l’extrême droite Marine Le Pen, qu’il a pointée du doigt.

Au total, 103 interpellations ont eu lieu, 106 301 gilets jaunes ont manifesté en France samedi, dont 8 000 à Paris, soit près de trois fois moins que lors de la première journée des gilets jaunes qui appellent déjà à un acte III le 1er décembre. Sur le compte officiel Facebook des gilets jaunes hier, 18 000 personnes indiquaient vouloir participer à une nouvelle mobilisation le 1er décembre et 14 000 se disaient « intéressées ».

Boucler les fins de mois

C’est désormais sur le terrain des mesures économiques et sociales qu’est attendue demain la réponse politique de l’exécutif à ce mouvement inédit, qui dénonce la hausse des prix du carburant, les taxes et la baisse du pouvoir d’achat. Emmanuel Macron doit faire demain des annonces à l’occasion de la présentation de programmation pluri-annuelle de l’énergie (PPE).

Il va « donner le cap sur la transition écologique », devant les membres du Conseil national de la transition écologique (CNTE), composé d’élus, de syndicats, d’ONG et d’associations, dans l’objectif de la rendre « acceptable », a expliqué l’Élysée à l’AFP.

Selon le Journal du Dimanche (JDD) citant l’Élysée, Emmanuel Macron annoncera mardi la création d’un « Haut Conseil pour le climat » composé d’experts. L’installation de cette structure placée sous l’autorité du Premier ministre est destinée « à susciter moins de crispations » sur la « politique énergétique et ses conséquences fiscales », précise l’hebdomadaire.

Réponse cinglante immédiate de l’opposition : « Les Français disent “Monsieur le Président, nous n’arrivons pas à boucler les fins de mois”, et le président leur répond “nous allons mettre en place un Haut Conseil”. Vous imaginez la déconnexion », s’est alarmée Laurence Saillet, porte-parole du parti Les Républicains.

Nécessaire mais pas suffisant

Ce Haut Conseil « est évidemment nécessaire et c’est évidemment pas suffisant. Le président le sait lui-même », a admis le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmanin sur la chaîne de télévision LCI. « Manifestement, on a loupé quelque chose dans l’explication de la taxe carbone », a-t-il reconnu. Il a toutefois souligné la « contradiction » entre les demandes des gilets jaunes qui veulent moins d’impôts et plus de services publics. Selon le JDD, la présidence devrait confirmer la hausse des taxes sur les carburants prévue le 1er janvier.

Source : AFP


Après l’acte II des gilets jaunes émaillé de violences, Emmanuel Macron est attendu demain pour des annonces d’accompagnement de la transition écologique, face à un mouvement inédit contre les taxes qui faiblit dans la rue mais reste soutenu par une majorité de Français.Hier, à Bruxelles en marge du Conseil européen extraordinaire qui entérinait le Brexit (voir page 5), le...

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