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« Être la s… de Riyad n'est pas America first », lance une élue démocrate à Trump

Mercredi, le président américain avait remercié l'Arabie saoudite pour la baisse des prix du pétrole.

Tulsi Gabbard, élue démocrate, s'est fendue d'un tweet particulièrement virulent pour qualifier la politique de Donald Trump vis-à-vis de l'Arabie saoudite. Archives REUTERS/Mike Segar

La démocrate Tulsi Gabbard, élue d’Hawaï à la Chambre des représentants, n’y est pas allée par quatre chemins pour dénoncer la politique du président américain vis-à-vis de l’Arabie saoudite, dans le sillage de l’affaire Khashoggi. Vétéran de la guerre en Irak, étoile montant du parti démocrate, Tulsi Gabbard a écrit, mercredi soir sur Twitter : « Être la s… de l’Arabie saoudite n’est pas “America First” »




Ce tweet fait suite aux déclarations du président Trump qui, mercredi, a balayé les critiques l'accusant de blanchir le pouvoir saoudien suspecté d'avoir orchestré le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, le président américain remerciant au contraire le royaume sunnite pour la baisse des prix du pétrole. La veille, le président américain avait affirmé dans un communiqué qu'il ne remettrait pas en cause l'alliance stratégique entre les deux pays, malgré l'éventuelle responsabilité du prince héritier Mohammed ben Salmane dans l'assassinat du journaliste saoudien, très critique à l'égard de Riyad.


(Lire aussi : Khashoggi: l'Iran raille les déclarations de Trump sur l'Arabie saoudite)


« Les prix du pétrole baissent. Génial! », s'est félicité sur Twitter le 45e président des Etats-Unis, qui passe le long pont de Thanksgiving dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride. « 54 dollars, c'était 82 dollars avant. Merci à l'Arabie saoudite, mais allons encore plus bas », a-t-il poursuivi, après avoir plusieurs fois reproché à l'Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) d'alimenter la hausse des prix du carburant à la pompe.



Le cours des barils cotés à New York et à Londres avaient atteint début octobre leur plus haut niveau en quatre ans, avant de chuter en raison d'une offre importante.

Mardi, il avait déjà salué le travail de l'Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, pour stabiliser les prix. « Ils m'ont aidé à les garder bas », a-t-il expliqué aux journalistes en quittant la Maison Blanche. « Si nous coupons les ponts (avec les Saoudiens) je pense que le prix de votre pétrole crèvera le plafond », a-t-il assuré.


(Lire aussi : Malgré les critiques, Trump veut rester un « partenaire indéfectible » de Riyad)


Pétrole et armes

Le pétrole est l'un des arguments avancés par le président américain pour justifier son intention de ne pas rompre l'alliance avec Riyad même si Mohammed ben Salmane, dit « MBS », était derrière le meurtre de Jamal Khashoggi. Le journaliste, réfugié aux Etats-Unis et qui allait se marier avec une jeune femme turque, a été tué le 2 octobre au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. L'équipe chargée de l'assassinat comprenait des responsables proches du pouvoir saoudien et la plupart des observateurs estiment que MBS ne pouvait pas ignorer l'opération.

Une enquête officielle saoudienne a dédouané le prince héritier mais selon un rapport de la CIA cité par les médias américains, l'agence de renseignement n'a plus de doutes sur sa responsabilité. Donald Trump a pour sa part estimé mardi que la CIA n'avait « rien trouvé d'absolument certain ». « Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique --peut-être, peut-être pas! », a-t-il dit. Et il a semblé vouloir clore le sujet crucial des commanditaires en affirmant que Washington entendait « rester un partenaire inébranlable de l'Arabie saoudite ».

Les 450 milliards de contrats, civils et militaires, sont un autre élément de la relation stratégique avec Riyad. « C'est tout simplement l'Amérique d'abord (America First)! », a assuré M. Trump mardi.


Un tollé au Congrès

Selon NBC news, Tulsi Gabbard est une habituée des coups d’éclat. En Janvier 2017, elle avait indiqué s’être rendue en Syrie, sans prévenir son parti, pour y rencontrer Bachar el-Assad. Par le passé, elle s’était accrochée avec le président Obama sur le dossier syrien notamment, dénonçant le refus de son administration d’utiliser le terme « extrémisme islamique ». Et en novembre 2017, après un entretien avec M. Trump sur, là encore sur le dossier syrien, elle avait qualifié la rencontre de « franche et positive ».

Mais au-delà du tweet virulent de Mme Gabbard, les propos du président ont provoqué un tollé au Congrès américain, jusque dans les rangs républicains.

L'influent sénateur Lindsey Graham, qui s'est rapproché récemment de M. Trump, a estimé sur Fox News que le prince héritier était « fou ». « Ce n'est pas trop demander que de dire à un allié de ne pas massacrer quelqu'un dans un consulat », a-t-il dit. Pour le sénateur Bob Corker, patron de la puissante Commission des Affaires étrangères, la Maison Blanche est devenue « une agence de relations publiques » pour l'homme fort de Riyad. Au nom de la commission, il a demandé officiellement mardi soir que le président détermine clairement avant la fin février 2019 si le prince héritier est impliqué dans le meurtre. Un avis positif pourrait entraîner des sanctions au titre de la loi dite « Magnitsky » sur les violations des droits de l'homme.

Mais le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a semblé écarter cette éventualité mercredi, tout en assurant que les Etats-Unis « protègeront toujours les droits de l'homme ». « En fait, nous avons vu les Saoudiens bouger dans cette direction depuis le début de mandat » de M. Trump, a-t-il affirmé dans un entretien à la radio. « Ce n'est pas un bilan parfait, mais il y eu sans aucun doute des pas en avant ».


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