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France : un ancien ministre acquitté d'accusations de viols

L'ancien secrétaire d'Etat français Georges Tron quittant le tribunal de Bobigny, en banlieue parisienne, le 15 novembre 2018. AFP / Geoffroy VAN DER HASSELT

L'ancien secrétaire d'Etat français Georges Tron a été acquitté jeudi des accusations de viols et agressions sexuelles de deux anciennes employées municipales, une affaire qui avait provoqué sa démission du gouvernement il y a plus de sept ans. La thèse de l'élu abusant de son pouvoir pour "vampiriser ses victimes", n'a pas convaincu la cour d'assises, qui a considéré que les éléments à charge n'étaient pas suffisants pour le condamner.

Brigitte Gruel, son ex-adjointe à la Culture à la mairie de Draveil, en banlieue parisienne, a elle aussi été acquittée.

Six ans de prison ferme avaient été requis contre Georges Tron, comparé au comte Dracula, et quatre ans contre Brigitte Gruel.

Pour l'avocat général, l'élu avait "abusé de son pouvoir avec ses subordonnées" puis tenté de "politiser une affaire purement sexuelle" en dénonçant un complot.

Virginie Ettel et Eva Loubrieu, 41 et 44 ans, accusaient Georges Tron de leur avoir imposé, avec Brigitte Gruel, des attouchements et des pénétrations digitales entre 2007 et 2010. Depuis le début de l'affaire, en mai 2011, ils ont toujours clamé leur innocence.

La cour a estimé que Georges Tron et Brigitte Gruel avaient participé à des "ébats sexuels en présence de tiers" dans un "contexte général hypersexualisé". Et que si les "scènes à caractère sexuel évoquées par les plaignantes" étaient "avérées", ces dernières n'ont pas apporté la preuve qu'elles étaient en "situation de contrainte". La justice a aussi considéré qu'elles étaient toutes les deux dans une "logique de vengeance" après un licenciement pour Eva Loubrieu et un changement de poste pour Virginie Ettel.

Georges Tron et Brigitte Gruel, 61 ans, soutenaient que le "ressentiment" de ces anciennes employées avait été exploité par leurs opposants locaux d'extrême droite. A l'issue du verdict, ils ont longuement embrassé leurs proches venus les soutenir.

"C'est l'illustration que la justice n'est pas la justice médiatique où Georges Tron a été condamné dans des conditions inadmissibles durant sept ans, privé de la possibilité de poursuivre sa carrière, moqué", a réagi l'avocat de l'élu, Eric Dupond-Moretti. "Un appel est possible mais ce serait un appel de vanité et d'orgueil", a-t-il également estimé.

Le ministère public a dix jours pour faire appel.


"Beaucoup d'amertume" 
"La déception est grande, beaucoup d'amertume. Le combat que je mène depuis des années, je tiens à dire que je ne lâcherai pas", a de son côté réagi, très émue, Eva Loubrieu. "Je ne lâcherai rien, ni hier, ni aujourd'hui, ni demain."

Virginie Ettel, qui pleurait à l'énoncé du verdict, a fait un malaise quelques minutes plus tard.

"Les motifs qui sont retenus pour prononcer l'acquittement de George Tron m'apparaissent scandaleux", a déclaré son avocat Vincent Ollivier, qui attend que le parquet "fasse appel".

Georges Tron, maire depuis 1995 de Draveil, une commune de 30.000 habitants à 25 km de Paris, avait été contraint à démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique.

Quatre semaines ont été consacrées à ce dossier - une durée exceptionnelle, trois jours étant généralement consacrés à un dossier de viol - et des dizaines de personnes ont été entendues.

L'affaire avait éclaté dix jours après la retentissante arrestation à New York de Dominique Strauss-Kahn, alors patron du Fonds monétaire international, accusé de viol par une femme de chambre.

Cet acquittement intervient un an après un an après la déflagration née des accusations contre Harvey Weinstein, qui avait soulevé une vague mondiale de libération de la parole de femmes victimes de viols, agressions et harcèlement sexuels.

L'ancien secrétaire d'Etat français Georges Tron a été acquitté jeudi des accusations de viols et agressions sexuelles de deux anciennes employées municipales, une affaire qui avait provoqué sa démission du gouvernement il y a plus de sept ans. La thèse de l'élu abusant de son pouvoir pour "vampiriser ses victimes", n'a pas convaincu la cour d'assises, qui a considéré que les...