Romantisme polonais et 100 ans d’indépendance

L’Orchestre philharmonique du Liban (OPL), dirigé par Zbigniew Graca, et la soprano Nadine Nassar s’apprêtent à unir leurs talents, ce vendredi soir à 20h30, en l’église Saint-Joseph, dans un concert qui ne manquera d’enthousiasmer, par son caractère vigoureux et incisif, un public venant célébrer en musique le centenaire de l’indépendance de la Pologne.

La musique polonaise du XIXe siècle puise ses fondements les plus solides dans deux hommes : Chopin et Moniuszko. Bien que différents par leurs valeurs artistiques et surtout par leurs styles, l’esprit de la race polonaise et le caractère de sa culture nationale se manifestent clairement dans les œuvres de ces deux compositeurs. Moniuszko, le père de l’opéra national polonais, traduit, sur les portées musicales, son patriotisme en une langue ferme, dépouillée, limpide et éclairée de mélodies simples mais subtiles visant à communiquer avec les Polonais opprimés et tiraillés sous le joug de trois puissances : la Russie, la Prusse et l’Autriche. Par conséquent, l’indépendance était devenue inestimable aux yeux du compositeur. Ses œuvres constituent un élément essentiel du développement de l’opéra et elles se rattachent au nationalisme rampant qui anime les cœurs des Polonais à ce jour. Ses deux chefs-d’œuvre principaux, Halka – l’une des compositions vocales les plus belles, tendres et dramatiques jamais écrites par Moniuszko –, qui demeure le porte-drapeau de la genèse de l’art dramatique polonais, et The Haunted Manor, dont la réussite tient avant tout à l’édification du pathétique et du comique, puisés dans le quotidien de la guerre, constituent les deux grands piliers qui ont contribué au développement de la musique nationale. Ces deux œuvres ainsi que de nombreuses autres pièces de Moniuszko, de Szymanowski et de Kilar seront interprétées. À ne pas rater !

Église Saint-Joseph

Université Saint-Joseph, rue Monnot, ce soir vendredi 9 novembre à 20h30.