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Iran: polémique après les accusations d'un ultraconservateur contre un haut clerc

Un haut dirigeant ultraconservateur en Iran s'est retrouvé dimanche au centre d'une controverse après avoir violemment attaqué l'une des plus hautes autorités religieuses du pays à qui il reproche d'avoir rencontré l'ancien président Mohammad Khatami, un réformateur en disgrâce.

L'origine de la controverse remonte à la mi-octobre et à une rencontre entre le grand ayatollah nonagénaire Moussa Chobaïri-Zanjani et M. Khatami, accompagné d'autres réformateurs. M. Chobaïri-Zanjani est un "marja", une source d'imitation à laquelle peuvent se rattacher les fidèles chiites, au-delà des seules frontières de l'Iran.

Président de 1997 à 2005, M. Khatami est tombé en disgrâce depuis son soutien aux grandes manifestations de contestation du pouvoir de 2009: il lui est ainsi interdit de s'exprimer en public ou de quitter le territoire. Sa rencontre avec le grand ayatollah a irrité l'ayatollah Mohammad Yazdi, qui dirige une influente association conservatrice du clergé.

M. Yazdi est aussi l'un des représentants du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, au sein du Conseil des Gardiens, institution chargée notamment de valider les lois votées par le Parlement. Il a adressé au grand ayatollah Chobaïri-Zanjani une lettre ouverte de critique au ton que beaucoup ont jugé inacceptable. Dans cette lettre, publiée par plusieurs médias, M. Yazdi fait allusion à M. Khatami et aux autres visiteurs qui l'accompagnaient comme à "des individus non recommandables n'ayant aucun respect pour [...] la République islamique". "Je vous rappelle que votre position et le respect qui vous est dû sont liés au respect dont vous faites preuve vis-à-vis du système politique de la République islamique, de ses dirigeants et des marja", écrit M. Yazdi, enjoignant le grand ayatollah à "faire en sorte qu'une telle affaire ne se répète pas".

"Nous devons nous garder d'affaiblir les marja, qui sont des hommes purs, sous prétexte de sauvegarder le système" de la République islamique, a réagi samedi soir sur Twitter le ministre de la Culture et de la Guidance islamique, Abbas Saléhi.

Dimanche, la polémique s'étalait dans la presse.

Un ayatollah membre de l'association de M. Yazdi a annoncé avoir démissionné en signe de protestation contre sa lettre. Un autre ayatollah, Hadavi Tehrani, a qualifié celle-ci d'"impolie".

Un haut dirigeant ultraconservateur en Iran s'est retrouvé dimanche au centre d'une controverse après avoir violemment attaqué l'une des plus hautes autorités religieuses du pays à qui il reproche d'avoir rencontré l'ancien président Mohammad Khatami, un réformateur en disgrâce.
L'origine de la controverse remonte à la mi-octobre et à une rencontre entre le grand ayatollah...