Brésil : Haddad vote à Sao Paulo dans une ambiance tendue

Le candidat du Parti des travailleurs (PT) à la présidentielle Fernando Haddad a voté dimanche à Sao Paulo dans une ambiance tendue, avec notamment des sympathisants de gauche et de droite qui se sont brièvement accrochés, ont constaté des journalistes de l'AFP.

M. Haddad, candidat du parti de gauche de l'ex-président Lula, est entré, accompagné de son épouse Ana Estela, dans son bureau de vote de Moema où la sécurité était renforcée, au milieu des chants de sympathisants. Mais aussi du vacarme de ses opposants tapant sur des casseroles depuis leurs balcons, dans ce quartier résidentiel et conservateur. "Haddad, oui", criaient ses supporters, en référence au "Pas lui" ("Ele Nao"), slogan du Mouvement des femmes contre Bolsonaro. D'autres agitaient en l'air des roses rouges et blanches.

Quand le candidat est sorti du bureau de vote après avoir fait le V de la victoire devant les caméras, de brefs accrochages ont eu lieu entre des militants de gauche et d'extrême droite, forçant la police à s'interposer.

"Le Brésil s'est réveillé ces derniers jours. J'attends les résultats avec beaucoup d'espoir", a lancé M. Haddad, dont l'écart avec M. Bolsonaro dans les sondages s'est réduit à 8 ou 10 points au lieu de 18 à la mi-octobre. "La démocratie est en danger. Les libertés individuelles sont en danger", a-t-il ajouté.

Peu avant, à 500 km de là, Jair Bolsonaro, a voté dans des conditions nettement plus calmes à Villa Militar, une zone résidentielle de Rio de Janeiro. Il a indiqué aux journalistes présents ne pas pouvoir faire de déclarations "pour des raisons de sécurité".

Le favori de ce 2e tour, crédité de 54% ou 55% des intentions de vote selon les deux derniers sondages publiés samedi soir, est entré par une porte latérale dans le bureau de vote, une école municipale d'une base militaire. Des soldats utilisaient des détecteurs de métaux et fouillaient les sacs des électeurs. Bolsonaro fuit la foule depuis qu'il a été victime d'un attentat qui a failli lui coûter la vie, en pleine campagne, le 6 septembre. Arrivé avec sa troisième épouse, Michelle, le candidat d'extrême droite, vêtu d'une veste kaki, a voté puis adressé aux caméras -- dont le nombre avait été contingenté -- des signes de la main: pouce en l'air ou faisant le V de la victoire, lui aussi.