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France : jusqu'à huit ans de prison pour blanchiment d'argent du cannabis

Les comptes suisses de fraudeurs fiscaux français servaient à recycler des millions d'euros du cannabis : des peines allant jusqu'à huit ans de prison ont été prononcées vendredi à Paris contre les protagonistes du dossier "Virus", une affaire de blanchiment à grande échelle d'argent de la drogue.

Au total 35 personnes - sur 40 prévenus - ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour leur implication, à des degrés divers, dans ce vaste réseau franco-suisse.

Il avait été démantelé il y a six ans, après une enquête classique sur un trafic de résine de cannabis entre le Maroc et la région parisienne.

Le réseau était cloisonné et la plupart des acteurs ne se connaissaient pas. Beaucoup ont affirmé n'avoir pas su que l'argent du blanchiment provenait de la drogue.

Le 10 octobre, la procureure avait requis jusqu'à neuf ans de prison contre les principaux protagonistes de cette affaire, des "professionnels de la finance" présentant selon elle le "visage de la criminalité organisée moderne".

Le tribunal est allé légèrement au-delà des peines de prison demandées à l'encontre des meneurs des opérations de blanchiment, mais a relaxé quatre prévenus. Un quarantième avait obtenu en cours de procès un renvoi pour raisons médicales.

La plus lourde peine d'emprisonnement, huit ans, assortie d'une amende de 200.000 euros, a été prononcée contre Rachid Mimoun, un Franco-Algérien de 45 ans qui a reconnu avoir importé deux tonnes de résine de cannabis vers la région parisienne.

L'enquête avait révélé que, dans une même journée, un sac plastique bourré d'espèces, souvent en petites coupures, passait des mains d'un trafiquant à un collecteur, puis dans celle d'un autre. Dans des quartiers cossus de Paris, ce dernier remettait à des exilés fiscaux souhaitant rapatrier leur argent caché en Suisse - des clients de son frère financier - les "millions d'euros immaculés du cannabis".

Depuis Genève et la société de gestion de patrimoine de Meyer El Maleh, une officine spécialisée dans la fraude fiscale, les avoirs des fraudeurs fiscaux étaient débités, et l'argent était reventilé, via des sociétés-écrans, vers les trafiquants marocains.

Douze millions d'euros auraient été ainsi blanchis entre 2010 et 2012 grâce au réseau de la famille El Maleh, dont cinq membres étaient poursuivis dans ce dossier.

Meyer El Maleh ayant déjà été jugé et condamné en Suisse pour blanchiment de trafic de stupéfiants, il n'a été reconnu coupable que du délit de blanchiment en bande organisée. Condamné à son absence à six ans de prison et un million d'euros d'amende, ainsi qu'à la confiscation de son appartement parisien et de ses comptes bancaires, il est visé par un mandat d'arrêt.

La même peine a été prononcée contre le principal coordinateur du réseau, Simon Perez, un courtier occulte installé au Maroc, ami de la famille El Maleh.

Les comptes suisses de fraudeurs fiscaux français servaient à recycler des millions d'euros du cannabis : des peines allant jusqu'à huit ans de prison ont été prononcées vendredi à Paris contre les protagonistes du dossier "Virus", une affaire de blanchiment à grande échelle d'argent de la drogue. Au total 35 personnes - sur 40 prévenus - ont été condamnées par le tribunal...