Emmenez-moi au bout de la terre, emmenez-moi au creuset des pensées et aux frontières de ce monde d’Orient que je me dois de décrypter. Rien ne me fait peur, là est cette force des grands hommes qui bravent les interdits et les non-dits.
En allant au bout de ton monde, Antoine, tu nous laisses démunis et livrés à nous-mêmes.
Comment allons-nous grandir dorénavant ?
Tu me laisses sans repères et transie d’effroi.
Je te cherche partout, je fouille l’espace sans plus te voir.
Je mesure le vide qui m’entoure et je ne sais pas encore comment je vais le combler.
Je me heurte à ton absence qui pèse déjà si lourd et à ce dernier voyage que tu entreprends seul au bout de la nuit.
Je regarde alors le ciel et je cherche ton image mais je ne vois rien que quelques mèches blanchies par le temps e ton pardessus que tu jetais négligemment sur tes épaules. Ce pardessus accompagnait tes longues enjambées.
Et me revient en mémoire que, petite, je me demandais jusqu’où ce pardessus pouvait t’emmener ?
Loin semble-t-il, plus loin que ce que je pouvais imaginer : au bout de cette autre terre qui te prend à nous.
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