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Culture - Exposition

Les guerriers d’Antonio Signorini à l’assaut de Beyrouth

En bronze ou sur toiles, les guerriers noirs* de l’artiste toscan sont un exposé d’harmonie et d’équilibre.

Antonio Signorini.

Un univers échappé aux savanes d’Afrique. Mais aussi peut-être aux tentes et rassemblement des nomades et des déserts d’Arabie. Un univers peuplé de guerriers à la peau d’ébène, en sculpture de bronze ou en traits d’un noir soulagien sur toiles, pour une sarabande statique aux mouvements certes menaçants et précis, mais singulièrement éthérés et à la légèreté d’acrobates rompus à tous les risques et tous les dangers. Voilà le monde d’Antonio Signorini, artiste toscan dont les œuvres sont exposées à la galerie Mark Hachem, au cœur de Beyrouth.

Gardiens de l’héritage du continent noir, les personnages de Signorini ont une stature prête à s’élancer, courir, s’ébrouer, traquer la bête ou l’ennemi dans la brousse ou dans une nature sauvage. Dans l’espace de la galerie, sept chasseurs, grandeur nature ou format plus réduit, aux lances acérées, aux chevilles lestes, aux jambes d’agilité de léopard, aux tailles de guêpe, à la peau sombre, luisante et aux visages qui prennent la forme de casques à visière. Comme pour capter ou aimanter encore davantage l’attention du spectateur, qui les confond à une ère avant-gardiste et futuriste avec l’impression de les voir sortis tout droit d’un film de science-fiction...

L’arc et la lance

À 47 ans, Antonio Signorini, attiré très tôt par l’art sous l’ombrelle d’un père lui-même esthète, après quinze longues années passées à Londres, s’est fixé à Dubaï. Pour concilier ses racines de Toscan à la civilisation ancestrale et imprégnée de la beauté de la Renaissance et une ville jaillie de nulle part, avec l’architecture qui se construit pour épaissir son histoire et consolider son futur. C’est ce mélange de passé et de présent qui caractérise ici son œuvre, opérant des conciliations subtiles et heureuses.

Sous les doigts de l’artiste, le bronze, le pinceau, l’acrylique sur bois et la dualité du noir et du blanc font surgir des guerriers robustes, musclés, modernes, linéaires. Des guerriers à la pose de mannequins raffinés, dans une attitude dynamique, pour une expression qui va juste au cœur de l’émotion. Comme un arc dont la flèche vise, en toute ponctualité et concision, la cible.

Les lances, minces et redoutables, fines compagnes comme une badine meurtrière, épousent en toute discrétion et panache à la fois cette légion de spadassins combattants, quasi nus mais sans sexualisation visible, pourchassant ce qui menace, inquiète ou devient objet de nourriture, de survie…

Ces œuvres ont des contours nets, des tendons saisis au vol ; elles sont le fruit d’une patiente élaboration d’une expression peaufinée jusqu’aux moindres détails : la notion d’équilibre entre plante des pieds, genoux fléchis pour s’arc-bouter et torse bombé offert au vent est superbe... Et voilà qu’elles deviennent non seulement simples sculptures hautement décoratives, mais métaphores de la vie.

* Galerie Mark Hachem

The Warriors (Les guerriers), d’Antonio Signorini, sont exposés jusqu’au 3 octobre 2018.

Un univers échappé aux savanes d’Afrique. Mais aussi peut-être aux tentes et rassemblement des nomades et des déserts d’Arabie. Un univers peuplé de guerriers à la peau d’ébène, en sculpture de bronze ou en traits d’un noir soulagien sur toiles, pour une sarabande statique aux mouvements certes menaçants et précis, mais singulièrement éthérés et à la légèreté...

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