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Libye : libération de 83 détenus d'une prison controversée sous contrôle salafiste

Les autorités libyennes ont annoncé jeudi la libération de 83 prisonniers qui étaient détenus dans une prison contrôlée par une milice salafiste près de Tripoli, un établissement mis en cause pour des violations présumées des droits de l'Homme.
Selon Mohamad al-Sallak, le porte-parole du chef du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, "83 prisonniers ont été libérés de la prison de Mitiga en coordination avec le parquet et le ministère de la Justice". Au total, il s'agit de "120 personnes, détenues dans des centres inspectés" par les autorités qui "ont été relâchées les 26 et 27 septembre 2018, certaines ayant déjà purgé leurs peines et d'autres ayant dépassé le délai légal de garde à vue", d'après un communiqué du bureau du Procureur général.

Selon les autorités judiciaires, les détenus impliqués dans des affaires de terrorisme, d'homicide, de banditisme et de trafic de drogue ne font pas partie des personnes libérées.

La prison de Mitiga, où sont détenues des centaines de personnes, est contrôlée par la "Force de dissuasion", une milice salafiste ultra-conservatrice qui fait office de police à Tripoli et arrête à la fois jihadistes et délinquants. Elle est critiquée pour ses méthodes répressives et soupçonnée par des ONG et par la communauté internationale de violations des droits de l'Homme.
Dans un rapport publié en avril, l'ONU a indiqué avoir documenté "des détentions arbitraires, des cas de tortures ou d'isolement prolongé, (...) et des exécutions sommaires". D'après la même source, Mitiga héberge environ 2.600 hommes, femmes et enfants, selon la même source.
Située sur une ancienne base aérienne qui comprend le seul aéroport opérationnel de Tripoli, cette prison est en outre régulièrement attaquée par des groupes armés rivaux, provoquant à chaque fois la fermeture de l'aéroport.

Ces libérations interviennent dans le cadre de démarches du GNA pour répondre aux accusations selon lesquelles il est l'otage de milices faisant la loi dans la capitale.

La pression sur le GNA pour qu'il réduise l'influence de ces groupes s'est accentuée dans la foulée de combats entre milices en banlieue sud de Tripoli qui ont fait au moins 117 morts et plus de 400 blessés depuis la fin août. Mercredi, le GNA a annoncé un nouveau cessez-le-feu.

La libération de détenus à Mitiga a été saluée par la mission de l'ONU en Libye (Manul), qui a appelé à en faire de même pour tous les autres prisonniers détenus arbitrairement ou ayant purgé leur peine.

La Libye, qui a basculé dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, compte des dizaines de centres de détention tenus par des milices, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les autorités libyennes ont annoncé jeudi la libération de 83 prisonniers qui étaient détenus dans une prison contrôlée par une milice salafiste près de Tripoli, un établissement mis en cause pour des violations présumées des droits de l'Homme.Selon Mohamad al-Sallak, le porte-parole du chef du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, "83...