Face aux propos lancés par le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah contre les États-Unis et l’Arabie saoudite, qu’il accuse de s’ingérer dans les affaires du Liban et de plusieurs pays arabes, plusieurs personnalités politiques hostiles au parti chiite se sont employées à répondre à son chef, réaffirmant l’attachement à la politique de distanciation du Liban par rapport aux conflits des axes, tout en se félicitant des rapports entre Beyrouth et Riyad.
C’est dans ce cadre que s’inscrivent des propos tenus par Roula Tabch, députée de Beyrouth (courant du Futur), qui a félicité le royaume wahhabite à l’occasion de sa fête nationale. Mme Tabch a mis l’accent sur la politique « modérée » adoptée par Riyad. « Le royaume a veillé et veille encore à aider et soutenir tous les Libanais, afin que leur pays puisse préserver sa sécurité et sa stabilité », a ajouté la députée de Beyrouth.
À son tour, le ministre d’État sortant pour les Affaires des réfugiés Mouïn Merhebi (Futur) a adressé ses félicitations à l’Arabie à l’occasion de sa fête nationale. Dans une déclaration à la presse hier, M. Merhebi a souligné « la contradiction entre la politique de l’Arabie qui a toujours levé les défis et affronté les ennemis, que ce soit par l’action militaire ou par la charité et le travail humanitaire, et celle du régime iranien ». Selon le ministre sortant, « les alliés du régime iranien, les houthis au Yémen, son Hachd (el-Chaabi) en Irak et son parti (le Hezbollah) au Liban et en Syrie optent pour la destruction de ces pays, dans une tentative d’asservir les Arabes et d’envahir leurs pays ».
Quant au député Sami Fatfat (Futur), il a profité de son intervention lors d’un colloque à Denniyé (où il représentait le Premier ministre Saad Hariri) pour stigmatiser les « voix discordantes qui portent atteinte à des pays arabes frères, dont récemment le Koweït ». Allusion à l’interview accordée par le journaliste Salem Zahran à la chaîne al-Manar (organe du Hezbollah), et dans laquelle il a déclaré que le président américain Donald Trump avait « convoqué » l’émir du Koweït à la Maison-Blanche pour l’inciter à annuler des accords commerciaux avec la Chine.
De son côté, l’ancien ministre de la Justice Achraf Rifi a répondu aux propos de Hassan Nasrallah portant sur le fait que « c’est au gouvernement et pas au Hezbollah de se distancier ». « Nasrallah permet à l’État de se distancier, maintient sa présence en Syrie et au Yémen et soutient l’Iran face aux sanctions américaines », a écrit M. Rifi sur son compte Twitter. Et de poursuivre : « Le Hezbollah se fait le tuteur du Liban au profit de l’Iran, sans aucune réponse officielle. »
À son tour, Élie Keyrouz, ex-député de Bécharré (Forces libanaises), a réitéré son attachement à la politique de distanciation, stigmatisant le fait que le numéro un du Hezbollah ne respecte pas son engagement à cette politique qu’il a approuvée en Conseil des ministres, tout comme il s’est désengagé de la déclaration de Baabda (11 juin 2012).
Notons enfin que Farès Souhaid, ancien député de Jbeil, s’en est violemment pris au Hezbollah via Twitter : « Après avoir remis la clé du Kesrouan au sayyed Nasrallah, considéré des terres volées dans les jurds (de Jbeil) comme des terrains objets de litige, et organisé des excursions au Kesrouan et à Jbeil, à Mlita (le Musée de la résistance), vont-ils nommer l’autoroute de Jounieh “rue Imad Moughnieh” en contrepartie de bénéfices ministériels et parlementaires, voire présidentiels ? » s’est-il interrogé. Et d’affirmer : « La route de Téhéran ne passera pas par Jounieh. Les opportunistes constituent une minorité. »
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