Depuis plusieurs semaines, le régime masse des renforts aux abords de la province d'Idleb (nord-ouest), frontalière de la Turquie et dominée par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) mais où se trouvent aussi des rebelles.
Entre mercredi soir et jeudi matin tôt, des habitants ont fui des villages du sud-est d'Idleb pour des territoires plus au nord dans la province voisine d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Ils se dirigent vers l'ouest de la province d'Alep et vers la région d'Afrine", tout près de la frontière turque, a précisé à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Il a fait état de "près de 180 familles, soit environ un millier de personnes".
Ces départs interviennent alors que le sud-est d'Idleb est la cible jeudi matin de frappes d'artillerie du régime, qui ont fait six blessés, selon l'OSDH.
En cas d'offensive, l'ONU et la communauté internationale craignent une catastrophe humanitaire d'une ampleur inédite à Idleb, même à l'échelle d'un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 350.000 morts.
L'ONU craint notamment jusqu'à 800.000 déplacés. L'envoyé spécial de l'ONU, Staffan de Mistura, a appelé à éviter "un bain de sang", alors que selon lui l'assaut pourrait être donné "autour du 10 septembre".
Quelque trois millions d'habitants vivent dans la province d'Idleb et dans les poches rebelles adjacentes, dont la moitié sont des déplacés, d'après l'ONU.
"C'est vers la Turquie que ces gens fuiraient en cas de désastre", a mis en garde mercredi le président Recep Tayyip Erdogan. M. Erdogan, dont le pays soutient les rebelles syriens, doit retrouver vendredi à Téhéran ses homologues iranien et russe, alliés indéfectibles du régime, pour un sommet qui pourrait sceller le sort d'Idleb.
Face à l'urgence de la situation, les Etats-Unis ont aussi convoqué pour vendredi une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU.
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