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Auto - Salon de Moscou

Les limousines « made in Russia » débarquent

Ne tirez plus avec un Kalachnikov, mais roulez !

Bleu pâle et design très rétro, le prototype électrique CV-1, inspiré d’une voiture soviétique des années 1970 appelée Ij-Kombi, a été présenté la semaine dernière par Kalachnikov, quelques jours avant l’inauguration du Salon automobile de Moscou. Kalachnikov/Handout/AFP

La Russie a officiellement lancé mercredi une marque de voitures de luxe, espérant pousser les consommateurs russes fortunés à se détourner des marques occidentales. Le ministre du Commerce, Denis Mantourov, a ainsi dévoilé, à l’occasion de l’inauguration du Salon automobile de Moscou, les deux premiers modèles proposés par cette marque, baptisée Aurus : la limousine Senat et une berline plus petite, également nommée Senat.

La limousine Senat avait été utilisée par Vladimir Poutine en mai pour se rendre à la cérémonie d’investiture de son 4e mandat présidentiel, alors que le chef de l’État russe privilégiait jusqu’alors le constructeur allemand Mercedes. L’usage d’une voiture 100 % « made in Russia » fait écho à la tradition soviétique, lorsque les dirigeants utilisaient exclusivement des véhicules construits en URSS. « Il y a une demande pour les produits high-tech de qualité dans notre pays, en particulier pour une voiture d’une telle classe », a déclaré le designer principal d’Aurus, Vadim Pereverzev, en marge de la présentation des deux modèles. « Les acheteurs de telles voitures, vous pouvez dire qu’ils sont fatigués des Rolls-Royce, Mercedes ou Maybach », a ajouté M. Pereverzev, passé par Fiat et Alfa Romeo avant de revenir en Russie.

Ce lancement arrive quelques jours après celui d’une voiture électrique par le célèbre fabricant d’armes russe Kalachnikov, au design inspiré d’une voiture de l’époque soviétique. Vadim Pereverzev reconnaît s’être lui aussi inspiré des voitures soviétiques pour dessiner l’Aurus Senat, évoquant la limousine ZIS-110 conçue pour Staline dans les années 1940. « Je dirais que c’est plus cette époque qui a inspiré nos designers. Une époque de brillants succès pour notre État, quand des voitures comme ZIS (le constructeur aujourd’hui rebaptisé ZIL) sont apparues », a-t-il affirmé. « Nous n’allons pas vendre ces véhicules uniquement en Russie, nous allons les vendre à l’étranger », a pour sa part déclaré le PDG allemand d’Aurus, Franz Gerhard Hilgert, ajoutant que le prix des modèles sera compris « quelque part entre Mercedes et Rolls-Royce ».

Mutation sans précédent

En outre, avec son incursion remarquée dans le domaine des véhicules électriques, Kalachnikov connaît une mutation sans précédent. C’est avec stupéfaction que les Russes ont découvert, quelques jours avant l’inauguration du Salon de Moscou, une petite voiture bleu pastel au design vintage léché et inspiré d’un rare modèle des années 1970, la voiture Ij-Kombi.

Avec son nouveau prototype, baptisé CV-1, Kalachnikov a réussi à faire bruisser la toile, essuyant au passage quelques moqueries face à l’ambition affichée de concurrencer le constructeur américain Tesla. Si la réaction a été vive, c’est que l’écart entre l’image guerrière du groupe et cette voiturette est grand. Les railleries incrédules ont ainsi plu sur les réseaux sociaux. « Vos tanks sont géniaux, mais vous feriez mieux de laisser tomber les voitures », écrivait un internaute russe sur Facebook. « Est-ce un gag ? » s’interrogeait le site MoteurNature.com, consacré à l’automobile écologique. Mais il n’y a pas eu que des critiques négatives. Dmitri Rodionov, un étudiant de 27 ans, a qualifié le prototype de « drôle » et à la « conception intéressante », tandis q’Elena Rajina, une sexagénaire, pense qu’il sera « aussi fiable qu’un fusil Kalachnikov et va conquérir le monde entier ». Le véhicule électrique, doté d’une autonomie de 350 km, est susceptible d’être modifié, et on ignore encore si – et quand – il sera lancé sur le marché.

Ainsi, avec ses nouveaux modèles de véhicules électriques, Kalachnikov se lance dans un secteur promis à un bel avenir, mais qui n’en est qu’à ses balbutiements en Russie. Cet été, le groupe a fourni trente motos électriques à la police pendant la Coupe du monde de football. « L’année prochaine, nous lançons la vente de notre première moto électrique », a annoncé Vladimir Dmitriev, PDG par intérim du constructeur. « Nous parlons d’électromobilité car nous comprenons que tôt ou tard, le moteur (à combustion) va disparaître », a indiqué pour sa part Olga Boïtsova, directrice commerciale pour les produits civils. En 2018-2019, le groupe devrait également commencer à fournir des motos et voitures électriques aux Émirats arabes unis.

Source : AFP

La Russie a officiellement lancé mercredi une marque de voitures de luxe, espérant pousser les consommateurs russes fortunés à se détourner des marques occidentales. Le ministre du Commerce, Denis Mantourov, a ainsi dévoilé, à l’occasion de l’inauguration du Salon automobile de Moscou, les deux premiers modèles proposés par cette marque, baptisée Aurus : la limousine Senat et...

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