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Liban - Développement

« Maintenant, on sait où sont les poissons et où on pose nos filets »

Le Programme des Nations unies pour le développement a fourni de nouveaux équipements aux pêcheurs de Jiyé et entame le réaménagement du port, avec l’aide du Royaume-Uni.


Le port de Jiyé est mixte : les barques de pêcheurs cohabitent avec les petits bateaux de plaisance.

En fin de matinée, tous les pêcheurs de Jiyé rentrent au port après avoir récupéré leurs filets en mer, posés la veille. Amarrées au port, les nouvelles barques blanches, financées grâce à des fonds du Royaume-Uni, flottent côte à côte. Sur les modestes quais, l’odeur de poisson se mêle à la chaleur. Mohammad Kojok, le président de l’Association des pêcheurs du port, explique qu’ici, « la mer n’est pas un bon commerce, elle se vide ».

Au port de Jiyé, il y a moins d’un an, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) a entamé la première partie d’une réhabilitation du port. Six nouvelles barques de pêche équipées de sonars, de gilets de sauvetage et de nouveaux filets furent données à la quarantaine de pêcheurs de Jiyé. Moustapha, le technicien du port, explique que ces équipements « nous ont ouvert les yeux sur les fonds marins, on sait où sont les poissons maintenant et où on pose nos filets ».

Pratiquant longtemps un métier précaire, les professionnels de la mer ont un statut social peu reconnu au Liban et leur travail saisonnier les empêche d’accéder à une source de revenus stable. À cette situation s’ajoutent les techniques de pêche destructrices, comme la dynamite ou le cyanure, qui dégradent les habitats des poissons. Les espèces invasives en provenance du canal de Suez, le réchauffement climatique et la pollution des côtes libanaises sont d’autres facteurs aggravants. Les difficultés récurrentes auxquelles font face les pêcheurs laissent peu de place pour une économie florissante, malgré l’absence de pêche industrielle.

Auparavant, les pêcheurs devaient régulièrement plonger jusqu’à 20 mètres pour repérer les bancs de poissons. « On est moins fatigué avec le sonar, le travail est plus simple et on ramène un peu plus de poissons pour les enfants », expliquent-ils après avoir utilisé ces équipements pendant de longs mois. Les pêcheurs ne partent également jamais sans leurs nouveaux gilets de sauvetage, pour « être moins effrayés quand la mer est agitée ».

Réhabilitation encore incomplète

« On communique en permanence avec eux pour évaluer leurs besoins urgents. » Dans les bureaux de l’association, à quelques pas des bateaux, la chargée de projet du PNUD Jinane Chinder discute avec Mohammad et ses collègues Moustapha et Badawi. Ce mois-ci, la seconde partie de la réhabilitation du port débutera. Au programme : la construction de trois tables d’enchères aux poissons, d’un atelier pour entretenir les bateaux, d’une rampe et d’un entrepôt pour stocker les équipements.

« Encore aujourd’hui, les pêcheurs doivent se déplacer jusqu’à Saïda ou Ramlet el-Baïda pour vendre sur des marchés qui prennent 10 % de leurs gains. Bientôt, ils vont écouler leur stock ici et peut-être attirer d’autres pêcheurs », affirme Jinane. Les travaux s’achèveront en mars 2019, et le port devrait accueillir 5 ou 6 nouveaux employés pour s’occuper des enchères et organiser les entrées et sorties.

À la mi-journée, les pêcheurs emmènent Jinane en mer pour discuter des problèmes récurrents. « Avec ces nouvelles ressources, ils ont aussi des responsabilités », reprend-elle. Le PNUD veut développer le port durablement et chercher à stabiliser son économie. Les pêcheurs et nouveaux employés du port recevront des formations en marketing et management pour assurer leur futur.

En fin de matinée, tous les pêcheurs de Jiyé rentrent au port après avoir récupéré leurs filets en mer, posés la veille. Amarrées au port, les nouvelles barques blanches, financées grâce à des fonds du Royaume-Uni, flottent côte à côte. Sur les modestes quais, l’odeur de poisson se mêle à la chaleur. Mohammad Kojok, le président de l’Association des pêcheurs du port,...

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