Le ministère libanais des Affaires étrangères a critiqué mardi les propos du Haut commissaire des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) Filippo Grandi qui s'oppose au retour des réfugiés en Syrie "dans les conditions actuelles", la diplomatie libanaise estimant que "les retours progressifs sont possibles et les conditions bonnes".
"Les AE apprécient par contre les propos de M. Grandi quand il dit que l'ONU est prête à aider tous les Syriens qui souhaitent rentrer", indique le ministère dans un communiqué, rappelant qu'il réclame "depuis longtemps la préparation d'un plan pour le retour" par le HCR. "Nous espérons que la visite de M. Grandi en Syrie permettra de mettre cela en application", ajoute le communiqué, dans lequel les AE invitent le HCR à évaluer la situation sécuritaire syrienne "de manière objective".
Début juillet, la question du retour des réfugiés syriens, qui sont plus d'un million installés au Liban, avait provoqué des tensions entre le chef de l'Etat, Michel Aoun, et le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, d'un côté, et le HCR de l'autre. MM. Aoun et Bassil encourageaient tout retour "volontaire et sécurisé" des réfugiés, tandis que le HCR estime que le territoire syrien n'est pas encore assez stable et appelle à ce que soit d'abord trouvée une solution politique. Accusant l'organisation internationale de "faire peur aux réfugiés", M. Bassil avait gelé les renouvellements des permis de séjour de ses employés.
Depuis le début du mois de juillet, la Sûreté générale libanaise œuvre, en coopération avec Damas, à l'organisation d'opérations de rapatriement de réfugiés. Six vagues de rapatriement au compte-gouttes ont déjà été organisées, permettant le retour de plus de centaines de personnes.
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