Initiative du Hezbollah pour le retour des réfugiés : Sahili répond à Machnouk

L'ancien député du Hezbollah, Nawar Sahili, actuellement chargé de la "commission du retour" chargée de coordonner les retours de réfugiés syriens du Liban vers leurs villages d'origine, a répondu lundi aux propos du ministre sortant de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, qui avait estimé que cette initiative du parti chiite était "contraire à la loi", la communauté internationale ne reconnaissant que le rôle de l’État dans ce dossier. 

"La communauté internationale, ce sont les États-Unis et leurs alliés, qui veillent à protéger les intérêts de l'occupation (israélienne, NDLR)", a lancé M. Sahili sur Twitter. Où est-elle cette communauté internationale, lorsqu'il s'agit de mettre en œuvre les décisions internationales, notamment en ce qui concerne les Palestiniens ?"
"Certains veulent que nous nous contentions d'attendre la communauté internationale, qui n'a ni libéré le Sud (du Liban, NDLR), ni vaincu le terrorisme", a ajouté l'ancien député du Hezbollah. "La communauté internationale a demandé que nous naturalisions les déplacés, allons nous accepter ou souhaitons-nous leur retour volontaire", en Syrie, s'est-il interrogé. 

Plus tôt dans la journée, Nouhad Machnouk avait estimé que "ce qu'a proposé le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, sur la question du retour est contraire à la loi car la communauté internationale ne reconnaît que le rôle de l’État dans tout retour des déplacés". 

Le secrétaire général du Hezbollah avait annoncé le 29 juin que sa formation, qui combat en Syrie aux côtés du régime du président Bachar el-Assad, avait décidé d'organiser un retour "volontaire et sûr" des réfugiés syriens. La "commission du retour", créée dans ce cadre et présidée par Nawar Sahili, a ouvert des bureaux dans les fiefs du Hezbollah dans la région du Baalbeck-Hermel, la banlieue-sud et le Liban-Sud, afin d'accueillir les demandes des réfugiés syriens souhaitant rentrer.  

Depuis le 28 juin, plusieurs centaines de réfugiés syriens ont quitté Ersal dans la Békaa dans le cadre d'opérations de retour volontaire organisées par Beyrouth et Damas. Depuis le début de la guerre en Syrie, plus d'un million et demi de personnes ont trouvé refuge au Liban. Les responsables libanais encouragent le retour de ces réfugiés, estimant que de nombreuses régions sont désormais assez sûres en Syrie pour un tel retour.