L'homme d'affaires britannique Arron Banks, cofondateur du mouvement pro-Brexit Leave.EU, a eu à plusieurs reprises des rencontres confidentielles avec l'ambassadeur russe au Royaume-Uni, avant le référendum sur l'UE et après l'élection de Donald Trump, rapportait dimanche The Sunday Times. Selon le journal dominical, M. Banks aurait également reconnu avoir transmis à des responsables russes des numéros de téléphone de l'équipe de Donald Trump chargée de gérer la transition avec l'administration Obama. Arron Banks avait rencontré en novembre 2016 le milliardaire américain, dans la foulée de son élection.
M. Banks est le cofondateur du mouvement Leave.EU, qui avait vu le jour en 2015 pour défendre une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne. Le mouvement, toujours actif, était soutenu par l'ancien leader du parti europhobe Ukip, Nigel Farage, lui-même un admirateur de M. Trump. Selon le Sunday Times, M. Banks avait fait la connaissance de l'ambassadeur russe à Londres Alexandre Iakovenko via l'intermédiaire d'un homme "soupçonné d'être un agent du renseignement russe", Alexander Udod.
L'une des rencontres aurait eu lieu fin 2015 en présence du magnat russe des mines Siman Povarenkin et M. Banks se serait vu proposer un contrat impliquant six mines d'or en Russie. M. Banks, marié à une Russe, s'était ensuite rendu en Russie en février 2016, soit quatre mois avant le référendum sur le Brexit, pour un "voyage familial".
Après le référendum de juin 2016, et sa rencontre avec M. Trump, l'homme d'affaires britannique avait été invité à rencontrer à nouveau l'ambassadeur russe, ajoute le Sunday Times, selon qui ces révélations soulèvent "des questions explosives sur les tentatives de la Russie d'influencer le résultat du référendum" sur l'UE.
Interrogée à ce sujet depuis le sommet du G7 au Canada, la Première ministre britannique Theresa May a répondu: "Je suis certaine que s'il existe des allégations qui nécessitent une enquête, les autorités compétentes la feront". M. Banks a démenti de son côté toute collusion avec les autorités russes. "J'ai eu deux déjeuners arrosés avec l'ambassadeur russe et pris le thé avec lui. Et alors? C'est une chasse aux sorcières, à la fois sur le Brexit et Trump", a-t-il déclaré au journal. M. Banks doit être entendu mardi par une commission du parlement britannique enquêtant sur le phénomène des "fake news".
L'audition devrait notamment porter sur la nature des liens entre Leave.EU et la société Cambridge Analytica (CA), au coeur du scandale portant sur l'exploitation de données personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook.
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