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Israël affirme qu'une secouriste tuée à Gaza servait de "bouclier humain"

Israël a affirmé jeudi qu'une secouriste bénévole palestinienne dont la mort récente sous des tirs a causé un vif émoi avait accepté de servir de "bouclier humain" lors de protestations et de heurts dans la bande de Gaza.

Des porte-parole de l'armée et du gouvernement israéliens ont publié le même tweet reprenant partiellement une interview de la jeune femme déclarant agir comme "bouclier humain".
"Razan al-Najjar n'était pas l'ange auquel le Hamas veut faire croire", dit la version arabe du tweet.
La déclaration de Razan al-Najjar à la chaîne de télévision libanaise al-Mayadeen est cependant coupée dans le clip figurant dans le tweet.
"Je suis ici, sur la ligne de front, en tant que bouclier humain pour protéger les blessés à l'intérieur de la ligne de front", disait-elle à al-Mayadeen.

Le tweet reprend seulement: "Je suis ici, sur la ligne de front, en tant que bouclier humain".
Depuis le début, fin mars, d'un mouvement de protestation accompagné de violences meurtrières dans la bande de Gaza le long de la frontière avec Israël, ce dernier assure que les manifestants sont utilisés par le mouvement islamiste Hamas comme "boucliers humains" pour couvrir des agissements "terroristes".
Israël et le Hamas qui dirige Gaza se sont livré trois guerres et observent un cessez-le-feu tendu régulièrement remis en cause.
Au moins 125 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens depuis le 30 mars. Aucun Israélien n'a été tué.
Razan al-Najjar, 21 ans, a été atteinte à la poitrine le 1er juin alors qu'elle était revêtue d'une blouse blanche. Selon la Société palestinienne de secours médical, elle tentait d'apporter des soins aux manifestants. Sa mort a ravivé les accusations d'usage excessif de la force de la part de l'armée israélienne.
L'armée israélienne a réfuté l'avoir tuée intentionnellement.

Le tweet publié jeudi montre une autre vidéo dans laquelle de jeunes Palestiniens mettent entre les mains d'une jeune femme, portant un masque médical et présentée comme Razan al-Najjar, un objet dégageant des gaz, qu'elle jette au loin.
Un porte-parole du gouvernement, Ofir Gendelman, a indiqué qu'il s'agissait probablement d'une cartouche lacrymogène tirée par l'armée et récupérée par les jeunes gens.
Ces derniers semblent à distance des forces israéliennes, sans rien qui suggère une confrontation alentour.
Mais elle "participait à des violences alors qu'elle était censée venir à la frontière pour aider les blessés. Nulle part dans le monde, des secouristes ne prennent part aux violences", a dit M. Gendelman à l'AFP.
Il a assuré que couper la phrase sur le "bouclier humain" ne faisait pas de différence.
"Dès lors qu'elle agit comme bouclier humain, elle n'est pas secouriste, cela veut dire qu'elle sert de bouclier humain aux terroristes", a-t-il dit.

"Tout ce que l'occupant (Israël) peut dire pour justifier son crime et la mort de Razan ne trompe personne", a répondu le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Achraf al-Qodra. "Les équipes médicales sont protégées par la loi internationale" et "ceci est un crime qui doit être poursuivi devant les tribunaux internationaux", a-t-il dit à l'AFP.
Dans son interview à al-Mayadeen, la jeune femme dit que "personne ne (l')a encouragée, je me suis motivée toute seule". "J'ai de la force et du courage, assez pour tenter l'expérience, pour sauver les blessés et les martyrs", ajoute-t-elle.
"Les personnels médicaux ne sont pas une cible", avait tweeté l'envoyé spécial de l'ONU pour le Moyen-Orient Nickolay Mladenov, appelant Israël "à calibrer" sa riposte et le Hamas à "éviter les incidents".

La mobilisation gazaouie est organisée au nom du droit au retour des Palestiniens sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948. Elle dénonce aussi le blocus de Gaza imposé depuis plus de dix ans par Israël. Israël assure que cette mobilisation sert de couvert pour tenter de s'infiltrer et d'attaquer des soldats ou civils.
Les violences qui accompagnent la protestation donnent lieu à des narratifs antagonistes de part et d'autre, en particulier autour d'évènements à fort contenu émotionnel.

Israël a affirmé jeudi qu'une secouriste bénévole palestinienne dont la mort récente sous des tirs a causé un vif émoi avait accepté de servir de "bouclier humain" lors de protestations et de heurts dans la bande de Gaza.Des porte-parole de l'armée et du gouvernement israéliens ont publié le même tweet reprenant partiellement une interview de la jeune femme déclarant agir comme...