Après le soulagement, les questions. Les autorités ukrainiennes suscitaient hier interrogations et scepticisme après la mise en scène de l’assassinat du journaliste russe, critique du Kremlin, Arkadi Babtchenko. Le procédé a été justifié comme nécessaire pour déjouer une tentative d’assassinat bien réelle organisée, selon Kiev, par les services secrets russes. Il a aussitôt sans surprise suscité la colère de Moscou, mais aussi déclenché une avalanche de critiques de journalistes et d’organisations de médias. Premier haut responsable européen à réagir, le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a affirmé que ce coup de théâtre « posait beaucoup de questions », appelant à « faire la lumière » sur « un événement qui est pour beaucoup de gens incompréhensible dans le cadre de l’État de droit ». Reporters sans frontières a condamné une simulation « navrante » et « une nouvelle étape dans la guerre de l’information » entre Kiev et Moscou. La Fédération internationale des journalistes a, quant à elle, qualifié l’affaire « d’intolérable et inacceptable », tandis que le Comité pour la protection des journalistes a dénoncé des mesures « extrêmes » à même de « miner la confiance du public » dans les médias.
Moyen Orient et Monde - Ukraine
Affaire Babtchenko : Kiev fait face aux critiques
OLJ / le 01 juin 2018 à 00h00