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France: un bijoutier d'origine libanaise qui avait abattu un braqueur condamné à 5 ans de prison avec sursis

Photo AFP / VALERY HACHE

Écartant la thèse de la légitime défense, la cour d'assises des Alpes-Maritimes (sud-est de la France) a condamné jeudi à 5 ans de prison avec sursis, une peine conforme aux réquisitions, un bijoutier qui avait abattu en 2013 un jeune homme qui venait de braquer sa boutique.

Jugé pour homicide volontaire, Stéphane Turk, septuagénaire, a finalement été condamné pour violence volontaire avec arme ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Contrairement à la cour, l'avocate générale Caroline Chassain avait de son côté retenu l'intention d'homicide de M. Turk, qui avait ouvert le feu en septembre 2013 vers le scooter sur lequel s'enfuyaient les deux jeunes hommes qui venaient de braquer sa boutique à Nice (sud-est de la France).
L'affaire avait fait grand bruit en France au moment des faits.

"C'est la décision de la justice, je l'accepte, je la respecte, je ne ferai pas appel", a déclaré à l'AFP M. Turk, 72 ans.

"On est soulagés parce qu'on a réussi à prouver qu'il n'y avait pas légitime défense", a de son côté réagi auprès de l'AFP Alexandra Asli, la sœur de la victime.
"On a beaucoup dit que c'était le procès de la légitime défense, ce n'est pas vrai (...), il n'y a pas d'autre solution que d'écarter la légitime défense", avait auparavant déclaré au cours de son réquisitoire l'avocate générale Carole Chassain: "Au moment où il prend son arme, il n'y a plus de danger pour lui (...), l'agression est terminée".

La magistrate avait également énuméré les preuves, à ses yeux, de l'intention homicide de l'accusé, qui encourait 30 ans de réclusion criminelle et comparaissait libre devant cette cour d'assises: le choix d'une arme létale, de calibre 7.65 - alors qu'il avait aussi à sa disposition un pistolet Gomme Cogne qui lance des balles de caoutchouc -, la posture de tir, le fait qu'il connaissait bien les armes, et le fait qu'il ait ajusté sa visée pour éviter une balle perdue.
Mais Mme Chassain a toutefois estimé que le vol avec arme dont venait d'être victime l'accusé constituait "une circonstance atténuante": "Ce n'est pas un meurtre de sang froid", a-t-elle pointé, réclamant à l'encontre du bijoutier une "peine symbole".

L'avocat de l'accusé, Me Djendel Yassen, avait pour sa part de nouveau plaidé la légitime défense, rappelant que Stéphane Turk, né au Liban et arrivé en France en 1983 pour fuir la guerre civile, n'avait "ni la vie, ni le passé d'un criminel".
Le bijoutier a "déjà été puni" dans cette affaire, a aussi argué son avocat: "Il a été frappé, il a perdu son magasin, été banni de Nice, et il attend de votre juridiction que vous mettiez un point final à ce cauchemar".


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