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Colombie : l'ELN attend le prochain président à la table de négociations

La guérilla de l'ELN a déclaré mardi sa volonté de poursuivre le dialogue avec le gouvernement colombien même si le candidat de droite, opposé à l'accord de paix signé avec l'autre rébellion colombienne des Farc, l'emporte au second tour de la présidentielle le 17 juin.

"Nous avons reçu un ordre : interdiction de quitter la table (de négociations). Si M. Duque gagne, il nous trouvera ici. Qu'il désigne sa délégation et qu'on continue", a déclaré à l'AFP Pablo Beltran, chef de l'équipe de la rébellion qui mène des pourparlers avec le gouvernement depuis le 10 mai à La Havane.

Le champion de la droite dure Ivan Duque est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle dimanche en Colombie et fait figure de favori pour le second tour qui l'opposera au candidat de la gauche anti-système Gustavo Petro.

Au coeur du programme de M. Duque figure la révision du pacte historique signé en 2016 avec les Farc, qu'il juge laxiste envers les ex-guérilleros, exemptés de prison s'ils admettent leurs crimes. Mais il émet aussi des réserves sur les pourparlers entamés début 2017 avec l'Armée de libération nationale (ELN), dernière rébellion du pays.

Pour M. Beltran, seuls les actes compteront. "Nous vivons dans un monde de +fake news+ (...) Toute cette guerre médiatique a un effet sur les gens. Il faut continuer à persévérer pour qu'on puisse tourner la page de la guerre", a-t-il exhorté.

Entamées en février 2017 à Quito, la capitale équatorienne, les discussions entre l'ELN et Bogota ont été délocalisées à Cuba le 10 mai après la décision de l'Equateur de se mettre en retrait en raison d'un regain des violences à sa frontière avec la Colombie.

A La Havane, les parties étudient notamment la mise en place d'un nouveau cessez-le-feu après une première tentative avortée d'octobre 2017 à janvier 2018.

"Nous avons avancé sur des pré-accords au sujet d'un cessez-le-feu bilatéral (...) Nous souhaitons qu'il soit en vigueur au moment de l'investiture du nouveau gouvernement, le 7 août", a indiqué M. Beltran.

L'ELN avait annoncé déjà le 14 mai qu'elle cesserait ses "activités militaires" entre "le 25 mai et jusqu'à minuit le 29" afin de permettre à la population de voter tranquillement pour le premier tour. La décision de faire de même pour le second tour dépend de la direction de la guérilla en Colombie, a encore indiqué M. Beltran, jugeant toutefois cette perspective "très probable".

Guérilla d'inspiration chrétienne, l'ELN est née en 1964 d'une révolte paysanne, se voulant l'héritière de la révolution cubaine et d'un de ses leaders, Ernesto Che Guevara.

La guérilla de l'ELN a déclaré mardi sa volonté de poursuivre le dialogue avec le gouvernement colombien même si le candidat de droite, opposé à l'accord de paix signé avec l'autre rébellion colombienne des Farc, l'emporte au second tour de la présidentielle le 17 juin.
"Nous avons reçu un ordre : interdiction de quitter la table (de négociations). Si M. Duque gagne, il nous trouvera...