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Maroc : des vidéos au coeur du procès du patron de presse jugé pour violences sexuelles

Une douzaine de vidéos présentées comme des preuves des violences sexuelles reprochées au patron de presse marocain Taoufik Bouachrine ont polarisé les audiences à huis clos, cette semaine, à Casablanca.

Arrêté le 23 février et incarcéré depuis, le directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum est accusé de "traite d'êtres humains", "abus de pouvoir à des fins sexuelles", "viol et tentative de viol" devant la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca. Ce journaliste de 49 ans connu pour son ton critique nie tout en bloc et dénonce un "procès politique".

"Bouachrine est poursuivi parce qu'il apparaît dans des vidéos confirmant les charges retenues contre lui", a déclaré vendredi à l'AFP le procureur général du roi, qui a supervisé l'enquête préliminaire.

Au total, 50 vidéos ont été saisies dans le bureau de M. Bouachrine, qui conteste leur authenticité et assure qu'il ne se trouvait pas au journal aux dates indiquées sur les images. "Ces vidéos montrent des scènes de tentatives de viol sur une des cinq parties civiles, (...) deux de mes clientes y apparaissent, Bouachrine les obligent à des pratiques abjectes; elles peuvent avoir l'air consentantes mais elles ne le sont pas, car elles ne pouvaient pas lui dire +non+ par peur d'être licenciées", a affirmé Habib Hajji, avocat de quatre plaignantes, joint par l'AFP.
Selon lui, "il est clair que c'est bien Bouachrine qui apparaît dans ces vidéos, toutes filmées dans son bureau".

La défense de M. Bouachrine affirme ainsi disposer de "preuves très solides qu'il ne peut s'agir de lui dans les vidéos" puisque des contraventions routières, un certificat d'hospitalisation, des relevés d'opérations bancaires et des localisations géographiques provenant de relevés téléphoniques montrent "qu'il se trouvait ailleurs".

Ses avocats assurent aussi que le registre de communications téléphoniques présenté au procès a été "retravaillé" pour en effacer les localisations géographiques qui pourraient l'innocenter. En outre, "les prétendues vidéos et les PV en découlant ont fait l'objet de plusieurs procédures de faux (...) que le tribunal a refusé d'examiner sans motif", selon l'équipe de défense.

Selon le procureur du roi, ces plaintes "ont été refusées parce qu'elles n'ont aucun fondement légal". "Nous sommes prêts à soumettre toutes les vidéos à toutes les expertises techniques pour prouver que c'est bien Bouachrine qui y figure, il suffit que ses avocats le demandent", a-t-il assuré.

L'affaire focalise l'intérêt des médias marocains, avec des avis partagés, du fait de la notoriété de l'accusé et de la gravité des charges.

Une douzaine de vidéos présentées comme des preuves des violences sexuelles reprochées au patron de presse marocain Taoufik Bouachrine ont polarisé les audiences à huis clos, cette semaine, à Casablanca. Arrêté le 23 février et incarcéré depuis, le directeur du quotidien indépendant Akhbar al-Yaoum est accusé de "traite d'êtres humains", "abus de pouvoir à des fins ...