Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, lors de la célébration de la messe de la Pentecôte. Photo ANI
Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a appelé hier les responsables à former dans les plus brefs délais un gouvernement qui ne dépendrait pas de leurs intérêts individuels et sectaires, martelant que les postes de députés et de ministres ne sont pas leurs propriétés privées mais appartiennent plutôt au peuple.
« Les blocs parlementaires doivent aplanir tous les obstacles liés aux intérêts individuels et sectaires en vue de former le plus rapidement possible un nouveau cabinet », a déclaré Mgr Raï dans son homélie dominicale prononcée lors d’une messe célébrée à Bkerké à l’occasion de la Pentecôte, qui a coïncidé avec le 20e anniversaire de la création de la chaîne télévisée Télé-Lumière. « Les sièges parlementaires et ministériels ne sont pas vos propriétés mais celles du peuple », a-t-il lancé à l’adresse des responsables, évoquant le préambule de la Constitution qui stipule que « le peuple est la source des pouvoirs et le détenteur de la souveraineté qu’il exerce à travers les institutions constitutionnelles ». Et le prélat d’appeler ces personnalités à « faire preuve de responsabilité dans la gestion de la chose publique », d’autant, a-t-il noté, que « le pays pâtit de crises internes, dans un contexte de turbulences régionales qui présagent d’une nouvelle explosion ».
Le patriarche maronite a exhorté plus particulièrement les responsables chrétiens à « faire des efforts pour bâtir leur unité sur des bases de concorde et de vérité, en faveur de toutes les composantes du peuple », soulignant que « c’est à travers l’unité chrétienne que le peuple dans son ensemble se rassemble autour d’un État capable et productif ».
Mgr Raï a en outre insisté sur le fait que « le pays est confronté à un état d’urgence économique et financier, qui nécessite le redressement et la lutte contre la corruption », indiquant que « tous les pays soutenant le Liban et ayant participé aux conférences de Rome, de Paris et de Bruxelles nous observent et s’attendent à ce que les responsables politiques effectuent des réformes qui remédieraient à cet état d’urgence et rétabliraient la confiance en eux et dans le Liban ».