ETA : une dissolution en 15 minutes pour 60 années de lutte armée

La dissolution définitive de l'organisation séparatiste basque ETA a été annoncée jeudi en une quinzaine de minutes par le directeur du Centre pour le Dialogue Humanitaire (HD) à Genève, mettant fin à quelque 60 années de lutte armée.

"Et voilà c'est fait, ça nous a pris 15 ans pour en arriver là et c'est terminé en 15 minutes", a déclaré David Harland, directeur exécutif de cette organisation privée spécialisée dans la résolution des conflits, à l'issue d'un bref discours au cours duquel il a lu le communiqué final d'ETA annonçant sa dissolution, ainsi qu'une lettre accompagnant ce communiqué, que l'organisation avait adressée au Centre.

Devant une cinquantaine de personnes, parmi lesquelles l'ancienne ministre française de la Justice Christiane Taubira, réunies dans une salle aux rideaux fermés de ce Centre joliment installé au bord du Lac Léman, M. Harland a ouvert son propos en disant : "je peux dire qu'à partir de 14h00 aujourd'hui, le 3 mai, ETA a cessé d'exister".
Il a ainsi mis fin à plusieurs jours de spéculations et de rumeurs sur l'organisation à Genève d'une cérémonie d'annonce de cette dissolution, dont plusieurs médias s'étaient fait l'écho.
Sollicité à plusieurs reprises par l'AFP depuis plus d'une semaine, le Centre s'était contenté de répondre qu'il ne commentait "jamais les informations ou articles qui paraissent dans la presse et les médias".

Quelques minutes avant le début du discours de son directeur exécutif, plusieurs médias ont finalement été autorisés à entrer dans les locaux du Centre.
La décision de dissolution "a été officiellement communiquée aux gouvernements de France et d'Espagne", a expliqué M. Harland, expliquant à l'assistance qu'ETA avait également envoyé une lettre à HD pour expliquer sa démarche.
"Il ne devrait y avoir aucun doute sur la volonté de l'ETA de laisser derrière elle un cycle de confrontations armées et de promouvoir une nouvelle période politique dans notre pays", est-il notamment écrit dans cette missive.
M. Harland a ensuite invité l'assistance à observer une minute de silence "en souvenir des victimes des violences".

A la fin de son discours, le directeur exécutif de HD a proposé aux invités de la cérémonie de passer dans un salon pour un verre, avant de conclure : "OK. Merci d'être venus, c'est la fin d'ETA".