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Moyen Orient et Monde - États-Unis

L’avocat de Donald Trump au tribunal pour une audience à hauts risques

Le procureur spécial Robert Mueller cherche en particulier à déterminer s’il y a eu collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de la présidentielle de 2016.

L’actrice de film X, Stephanie Clifford, surnommée Stormy Daniels, arrivant au tribunal où a été convoqué hier l’avocat du président américain Donald Trump, suspecté d’avoir acheté le silence de Stormy Daniels. Hector Retamal/AFP

L’avocat de Donald Trump, Michael Cohen, au cœur d’une enquête criminelle, et l’une des ex-maîtresses présumées du président américain comparaissaient hier devant le tribunal fédéral de Manhattan pour une audience à hauts risques pour la Maison-Blanche.
La juge fédérale Kimba Wood a insisté pour que M. Cohen, avocat personnel de l’ex-magnat de l’immobilier depuis plus de dix ans, soit présent au tribunal à partir de 14 heures, heure locale. Les bureaux, la chambre d’hôtel et le domicile du conseil ont fait l’objet le 9 avril de perquisitions spectaculaires, qualifiées de « véritable honte » et de « chasse aux sorcières » par le président américain. Si M. Cohen, 51 ans, n’a pas été inculpé à ce stade, le puissant et très respecté bureau du procureur fédéral de Manhattan a indiqué enquêter sur lui depuis plusieurs mois dans un nouveau volet des investigations menées par le procureur spécial Robert Mueller. M. Mueller cherche en particulier à déterminer s’il y a eu collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de la présidentielle de 2016. Michael Cohen, qui fut un porte-parole de la campagne, serait notamment soupçonné de financement illégal de la campagne.
L’avocat a reconnu publiquement avoir versé 130 000 dollars quelques jours avant le scrutin en novembre 2016 à l’actrice de films X Stormy Daniels – de son vrai nom Stephanie Clifford – pour acheter son silence. Elle affirme avoir eu une liaison à partir de 2006 avec Donald Trump, marié un an plus tôt à Melania avec laquelle il venait d’avoir un fils, Barron. Une transaction dont le président a assuré ne pas avoir connaissance. Il nie, par ailleurs, toute relation avec Stormy Daniels. Cette dernière a récemment contre-attaqué en justice et a accordé un entretien retentissant à la chaîne CBS. Elle demande l’annulation de l’accord passé avec Michael Cohen au motif qu’il n’a jamais été signé par Trump lui-même. L’avocat de Stormy Daniels, Michael Avenatti, a annoncé qu’elle serait présente à l’audience.

Voir les documents saisis
Plusieurs journaux américains ont rapporté que M. Cohen avait négocié ou aidé à négocier d’autres accords destinés à réduire au silence des témoins dans d’autres scandales potentiels pour Donald Trump, sa famille ou un grand ponte du Parti républicain, Elliott Broidy. Rien n’a été dit sur le contenu des documents et fichiers électroniques saisis chez Michael Cohen, dans son ordinateur, sa tablette ou son téléphone.
Mais ses avocats ont entamé une procédure par laquelle ils demandent à ce que les procureurs ne puissent pas examiner les documents saisis tant que la défense n’aura pas pu expurger ceux qui relèveraient de la relation confidentielle avocat-client. Vendredi, ils avaient demandé à pouvoir déterminer eux-mêmes ce qui relèverait du secret parmi les documents, ou, à défaut, à ce que soit désigné un expert indépendant pour en décider. Mais lors d’audiences qui se sont tenues vendredi, le procureur fédéral adjoint Tom McKay a estimé que les avocats de Cohen invoquaient à tort ce privilège.
« Le secret personnel ne peut servir simultanément d’épée et de bouclier », a-t-il dit à la juge Kimba Wood. « Ce qu’ils tentent de faire, a-t-il ajouté, c’est de se servir du secret professionnel comme d’une épée pour contester la capacité des institutions fédérales à examiner les documents » obtenus en toute légalité lors des perquisitions du 9 avril. Donald Trump a réagi avec virulence aux perquisitions visant son avocat et menées en partie pour le compte du procureur spécial Mueller. « Le secret professionnel des avocats est mort ! » a-t-il tweeté mardi dernier. « Chasse à l’homme intégrale !!! » Un ancien représentant du FBI a affirmé qu’il était « hors du commun » que le FBI obtienne l’autorisation de perquisitionner les bureaux d’un avocat et a fortiori son domicile. « Et, dans ce cas précis, il s’agit en plus de l’avocat personnel du président. C’est sans précédent », a ajouté Frank Montoya à Reuters.
Une avocate de Donald Trump, Joanna Hendon, a écrit dimanche à la juge Wood pour demander à ce que le président lui-même puisse passer en revue les documents saisis. Dans une lettre de huit pages, elle a notamment accusé le procureur d’essayer d’« éliminer le droit du président » à faire valoir tous ses arguments. Les procureurs assurent de leur côté que l’avocat « n’effectuait aucun travail juridique » et disent le soupçonner d’infractions « essentiellement centrées sur ses affaires personnelles ». En attendant que la juge tranche, les services du procureur Geoffrey Berman se sont engagés à ne pas examiner ce qui a été saisi.

Sources : agences

L’avocat de Donald Trump, Michael Cohen, au cœur d’une enquête criminelle, et l’une des ex-maîtresses présumées du président américain comparaissaient hier devant le tribunal fédéral de Manhattan pour une audience à hauts risques pour la Maison-Blanche.La juge fédérale Kimba Wood a insisté pour que M. Cohen, avocat personnel de l’ex-magnat de l’immobilier depuis plus de dix...

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