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Les Européens tiraillés sur les gages à donner à Trump pour sauver l'accord nucléaire iranien

Les Européens se sont montrés lundi partagés sur l'opportunité d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran pour son programme de missiles dans le but de donner des gages au président américain Donald Trump et d'éviter la rupture de l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran.

Aucune décision n'a été prise lundi lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Luxembourg, leur dernière réunion formelle avant le terme de l'ultimatum fixé au 12 mai par M. Trump. "Il n'y a pas de consensus. Nous ne sommes pas convaincus de la nécessité de sanctions supplémentaires", a expliqué la représentante de la diplomatie européenne Federica Mogherini à la fin de la réunion.
"Nous avons déjà des sanctions en place", a-t-elle insisté. "Il n'est pas question de mettre en discussion la mise en oeuvre de nos engagements pris dans le cadre de l'accord conclu avec Téhéran sur le nucléaire", a soutenu Mme Mogherini en réponse à une question sur la possibilité de rétablir des sanctions levées par l'UE dans le cadre de cet accord. 

Les Européens ont en fait 4 régimes de sanctions pour l'Iran - non prolifération qui comprend 121 noms de personnes ou entités, droits de l'homme (83 noms), politique en Syrie et terrorisme- auxquels s'ajoutent un embargo sur les armes et un contrôle des ventes de biens dits "à double usage" (civil et militaire). Mais l'unanimité est requise au sein de l'UE pour adopter de nouvelles sanctions et plusieurs pays - Autriche, Italie, Suède, Espagne - sont réticents. 

"Si on ne fait rien, Trump casse l'accord nucléaire. Si on en fait trop, les Iraniens sortiront de l'accord et on n'aura rien gagné", a expliqué le chef de la diplomatie du Luxembourg, Jean Asselborn, à l'issue de la réunion.

Mais le mécontentement vis à vis de Téhéran monte au sein de l'UE. "Nous sommes préoccupés par le rôle joué par l'Iran dans la région et par son programme de missiles balistiques", a averti le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas.

"L'inaction vis-à-vis de l'Iran n'est pas une solution", a soutenu le représentant d'un Etat membre sous couvert de l'anonymat. "Il n'est pas question de toucher à l'accord sur le nucléaire, mais on peut agir dans son environnement et la gamme des options est vaste", a-t-il ajouté. "On a tous les régimes de sanctions nécessaires. Il faut voir où ajouter les noms", a précisé la même source. 

Mandat a été donné à la France, l'Allemagne et au Royaume-Uni, les trois pays de l'UE impliqués dans l'accord sur le programme nucléaire de l'Iran, pour trouver une solution avec Donald Trump.

La chancelière Angela Merkel, le président français Emmanuel Macron et la Premier ministre britannique Theresa May ont tous les trois prévus de se rendre à Washington fin avril, a précisé Jean Asselborn.

"Le temps presse et ce n'est pas joué", a souligné le ministre du Grand Duché. Certains Etats membres de l'UE sont convaincus que Donald Trump a déjà pris la décision de sortir de l'accord avec Téhéran, a-t-il fait valoir. "Si les Américains prenaient cette responsabilité, ce serait une faute grave", a jugé M. Asselborn.

Donald Trump considère que l'accord sur le nucléaire conclu avec l'Iran comporte beaucoup de lacunes et menace de le rompre. Il a donné aux Européens jusqu'au 12 mai pour encadrer les activités balistiques de l'Iran et imposer des "sanctions sévères" si Téhéran continue à mettre au point et tester des missiles susceptibles d'emporter un jour des têtes nucléaires.

Les Européens se sont montrés lundi partagés sur l'opportunité d'imposer de nouvelles sanctions à l'Iran pour son programme de missiles dans le but de donner des gages au président américain Donald Trump et d'éviter la rupture de l'accord sur le nucléaire conclu avec Téhéran.
Aucune décision n'a été prise lundi lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à...