Sac Chanel printemps-été 2018. Photo DR
Plus qu’un classique, le sac 2.55 est une icône. Véritable rupture stylistique, initiateur d’une nouvelle gestuelle, libératrice et moderne, il est un concentré de rêve, d’histoire, d’un luxe minutieusement façonné, pas à pas.
Gabrielle Chanel donne naissance au sac 2.55 car elle-même en a besoin. Ainsi, en février 1955, elle imagine un sac à la beauté intemporelle, astucieusement conçu à l’extérieur comme à l’intérieur et aussi beau à l’envers qu’à l’endroit. Porté à l’épaule grâce à une bandoulière entremêlant maillons de chaîne et rubans de cuir ou à rangs de maillons plats en métal, le 2.55 libère non seulement les mains, mais suit harmonieusement chaque mouvement du corps. À l’extérieur, l’agneau, le jersey et la soie qui l’habillent sont surpiqués à la manière d’un matelassage diamant, inspiré de l’univers équestre cher à Mademoiselle Chanel.
Aujourd’hui encore, le 2.55 suit toujours la partition dictée par Gabrielle Chanel en 1955. D’abord des poches, sept exactement. La première, à l’arrière, est arrondie tel le sourire de Mona Lisa. Les six autres sont à l’intérieur du sac : poches à soufflets pour y ranger cartes de visites, de crédit ou poudrier, poche-étui spécialement conçue pour le rouge à lèvres, poche zippée baptisée la « secrète », sans oublier deux larges poches pensées pour des lettres ou autres documents. La doublure en cuir grenat apporte encore davantage de commodité au sac, les objets se détachant mieux visuellement sur un fond de couleur. Enfin, à l’intérieur toujours, le double C est surpiqué sur le rabat. Ultime détail : un fermoir tourniquet rectangulaire, appelé fermoir Mademoiselle, qui sera rejoint quelques années plus tard par un second, un double C, devenu tout autant légendaire et qui donne naissance à un sac que la maison appellera le 11.12.
Chaque saison, Karl Lagerfeld métamorphose le sac iconique. La table des matières accueille désormais le veau vieilli ou grainé, le tweed, les broderies précieuses de la maison Lesage, le denim, le cuir verni, le velours, l’alligator ou encore le python.
Symbole d’élégance, d’excellence et de savoir-faire, le sac de Chanel exige plus de 180 opérations de fabrication et autant de gestes minutieux – chaque étape étant sanctionnée par un contrôle qualité –, et jusqu’à quinze heures de réalisation dans l’un des cinq ateliers de Verneuil, au nord de Paris.
Source : Maison Chanel