Syrie : bloqués des heures, des évacués de Douma arrivent à destination

Un convoi de 3.800 personnes évacuées de Douma, dernière zone insurgée proche de Damas, a finalement été autorisé mercredi à entrer dans la ville d'al-Bab (nord), après avoir été bloqué durant des heures par des rebelles pro-turcs, selon une ONG.

Des dizaines d'habitants d'al-Bab avaient manifesté pour que ces combattants et civils évacués de Douma, dernière zone rebelle dans la Ghouta orientale, puissent entrer dans leur ville, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des rebelles soutenus par Ankara s'y opposaient en raison de relations tendues avec le groupe Jaich al-Islam auquel appartiennent de nombreux combattants évacués.

"Le convoi en provenance de Douma commence à pénétrer la région (...) après qu'un ordre a été donné par les autorités turques" aux groupes syriens qui contrôlent cette zone dans le nord-est de la province d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Le convoi était resté bloqué dans une zone située entre le dernier barrage de l'armée syrienne dans la localité d'Abou el-Zendein et le premier point de contrôle des factions syriennes pro-turques dans la région d'al-Bab, selon cette ONG qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.

La veille, un autre convoi avait attendu de longues heures avant d'obtenir le feu vert pour pénétrer dans cette zone. Les rebelles pro-turcs avaient confisqué les armes légères de plus de 1.100 combattants du groupe Jaich al-Islam qui étaient à bord, selon l'OSDH.

Ces évacuations de combattants et civils de Douma vers le nord de la Syrie s'inscrivent dans le cadre d'un accord arraché dimanche in extremis par la Russie avec Jaich al-Islam, après une reprise des frappes contre Douma et une attaque chimique présumée.
Près de 7.500 personnes dont 2.400 combattants ont déjà été évacués vers la région d'al-Bab. Jaich al-Islam est le dernier groupe rebelle dans la Ghouta orientale. 

Le régime syrien contrôle désormais plus de 95% de l'enclave qui était aux mains des rebelles dans la Ghouta au terme d'une offensive d'une violence inédite lancée le 18 février et qui a fait plus de 1.700 morts, selon l'OSDH.