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Moyen Orient et Monde - Yémen

Démonstration de force des houthis après un tir de missiles vers l’Arabie

Washington, Paris et Londres ont exprimé leur solidarité avec Riyad qui menace de riposter contre l’Iran.

Les houthis ont marqué hier le troisième anniversaire de l’« agression » saoudienne au Yémen par une démonstration de force dans la capitale Sanaa. Mohammad Huwais/AFP

Les houthis ont marqué hier le troisième anniversaire de l’« agression » saoudienne au Yémen par une démonstration de force dans la capitale Sanaa, peu après avoir tiré une salve de missiles balistiques sur l’Arabie, qui dirige une coalition militaire contre ces rebelles soutenus par l’Iran. Washington, Paris et Londres ont condamné les tirs de missiles et exprimé leur solidarité avec Riyad. Selon les autorités saoudiennes, sept missiles ont été interceptés par la défense antiaérienne dimanche soir, mais un travailleur égyptien a été tué et deux autres blessés par la chute de débris sur une habitation à Riyad.
Trois des missiles ont été tirés vers la capitale saoudienne Riyad, un vers la ville garnison de Khamis Mecheit, un vers Najrane et deux vers Jazane, dans le Sud, a précisé le colonel Turki el-Maliki, porte-parole de la coalition militaire qui intervient au Yémen depuis le 26 mars 2015. C’est « un développement grave », a-t-il souligné. L’Arabie saoudite a directement mis en cause l’Iran, accusé de fournir des missiles aux houthis. « Nous nous réservons le droit de riposter contre l’Iran en temps et lieu », a prévenu Turki el-Maliki, le porte-parole saoudien de la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite qui intervient au Yémen contre les rebelles yéménites houthis, soutenus par Téhéran.
Washington a « condamné fermement » ces tirs, affirmant « le droit de nos partenaires saoudiens de défendre leurs frontières face aux menaces ». Londres a annoncé son intention de « demander à l’ONU d’enquêter sur la façon dont ces derniers missiles sont arrivés au Yémen ».
Paris a estimé que « le transfert de capacités de missiles à des acteurs non étatiques, susceptibles de les utiliser contre des États, constitue un comportement irresponsable et contraire au droit », dans une allusion apparente à l’Iran.
Amnesty International a rappelé que « lancer des attaques aveugles est interdit par le droit humanitaire international » et « peut constituer un crime de guerre ». Des centaines de milliers de partisans des houthis se sont rassemblés lundi sur la place Sabyine à Sanaa, trois ans, jour pour jour, après le début de l’intervention de la coalition menée par Riyad pour rétablir le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi, ont rapporté des journalistes sur place. Chants guerriers, poèmes et discours enflammés contre les États-Unis, les juifs et les chrétiens ont émaillé la manifestation organisée sur le thème de « la résistance à l’agression ».

« Message au monde »
En trois ans de guerre, près de 10 000 personnes ont été tuées et 53 000 blessées, alors que la faim, le choléra et la diphtérie menacent la population.
Prenant la parole hier devant les manifestants, un responsable rebelle, Salah el-Sammad, qui fait office de « président », a salué la mobilisation : « Votre présence envoie un message au monde (...), trois ans d’agression et de blocus n’ont pas réussi à briser la volonté du peuple yéménite. »
Depuis novembre, les houthis ont tiré plusieurs missiles balistiques vers l’Arabie saoudite voisine. Mais c’est la première fois en trois ans que la coalition fait état d’autant de tirs en une seule fois. Dans le passé, certains experts ont exprimé des doutes sur les taux presque parfaits d’interception annoncés par l’Arabie saoudite qui dit utiliser des missiles Patriot de fabrication américaine. Les derniers tirs ont coïncidé avec une visite aux États-Unis du puissant prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, considéré comme l’initiateur de l’intervention militaire au Yémen.
Le prince a été pressé vendredi dernier de relancer les efforts de paix au Yémen par le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis. Au même moment, le Sénat américain a rejeté une résolution qui visait à arrêter l’assistance logistique américaine aux opérations militaires de la coalition menée par Riyad au Yémen. L’opposition démocrate critiquait cette aide, dénoncée aussi par des organisations de défense des droits de l’homme comme Amnesty International.
Amnesty a en effet accusé les États-Unis, le Royaume-Uni et la France notamment de fournir des armes à l’Arabie saoudite et ses alliés, qui sont eux aussi accusés de « crimes de guerre potentiels » au Yémen où les bombardements aériens de la coalition touchent parfois les civils. Selon un sondage publié hier, trois Français sur quatre jugent « inacceptable » la vente de matériel militaire à l’Arabie saoudite.

L’Iran mis en cause
Évoquant la salve de missiles, le colonel Maliki a dénoncé un « acte agressif et hostile (...) prouvant que le régime iranien continue d’offrir une aide militaire au groupe armé ». L’Arabie saoudite et les États-Unis accusent régulièrement Téhéran de fournir des armes, notamment des missiles, aux rebelles, ce que l’Iran dément. Des experts des Nations unies ont affirmé dans un rapport en janvier que l’Iran avait violé l’embargo sur les armes de l’ONU au Yémen en laissant les rebelles s’approvisionner en drones et missiles balistiques.
Au nom des houthis, M. Sammad a répété que les rebelles étaient prêts à « s’entendre sur tout ce qui peut conduire à l’arrêt de l’agression et la levée du blocus ».
La coalition considère, elle, que les houthis doivent appliquer la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU, exigeant notamment leur retrait des territoires conquis, notamment la capitale Sanaa. Le président Hadi a vu dans les tirs de missiles dimanche « un rejet très clair de la paix ».
Source : AFP

Les houthis ont marqué hier le troisième anniversaire de l’« agression » saoudienne au Yémen par une démonstration de force dans la capitale Sanaa, peu après avoir tiré une salve de missiles balistiques sur l’Arabie, qui dirige une coalition militaire contre ces rebelles soutenus par l’Iran. Washington, Paris et Londres ont condamné les tirs de missiles et exprimé leur...

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