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L'EI toujours une menace en Syrie?

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui contrôlent toujours quelques poches de territoire en Syrie, se sont emparés mardi d'un petit quartier de la capitale.

Après la désintégration de leur "califat" autoproclamé, leur récente avancée dans le sud de Damas présage-t-elle d'un risque de résurgence?


Damas menacée?

Laminé en Syrie, l'EI maintient une présence limitée dans des quartiers du sud de Damas, notamment dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, le quartier de Tadamon ou encore celui de Hajar al-Aswad.

Les jihadistes se sont emparés mardi du quartier de Qadam, dans la périphérie sud de la capitale, au terme de violents combats avec les forces de Damas. Au moins 62 combattants prorégime ont été tués dans ces affrontements, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"Si l'EI n'est pas une menace existentielle pour le pouvoir à Damas, il tente de combler le vide dans les anciens territoires tenus par les rebelles autour de la capitale", analyse Nicholas Heras, expert au Center for a New American Security.

"L'élimination de l'opposition armée dans la Ghouta orientale (enclave rebelle aux porte de Damas cible d'une offensive du régime), combinée à la difficulté relative des forces de Bachar el-Assad à stabiliser la banlieue de Damas, offrent des conditions favorables à l'EI", poursuit-il.

Selon le quotidien prorégime al-Watan, le régime se concentrera sur cette menace une fois l'opération de la Ghouta achevée.



Quelle présence en Syrie?

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, l'EI a vu son "califat" autoproclamé se réduire comme peau de chagrin sous le coup de multiples offensives.

Les jihadistes ont ainsi été confrontés dans la province de Deir ez-Zor (est) à deux offensives distinctes, l'une par les forces du régime et l'autre par les combattants kurdes et arabes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale sous commandement américain.

L'organisation ultraradicale contrôle aujourd'hui moins de 5% du territoire syrien, selon l'OSDH, notamment des réduits désertiques dans le centre et l'est du pays, mais continuent à mener sporadiquement des attaques meurtrières contre leurs adversaires.

Des combattants ayant prêté allégeance à l'EI sont par ailleurs présents dans la province de Deraa (sud) et quelques poches jihadistes subsistent dans les provinces de Homs (centre) et Hassaké (nord-est).

Les estimations sur leur nombre varient mais selon M. Heras, ils seraient entre 8.000 et 13.000 en Syrie.



Vers une résurgence?

Les Etats-Unis ont à maintes reprises exprimé leur inquiétude sur une possible résurgence de l'EI en Syrie, rappelant la nécessité de ne pas perdre de vue la lutte contre le groupe ultraradical.

Lundi, la porte-parole du département d'Etat américain, Heather Nauert, a affirmé que la bataille dans le nord de la Syrie entre des forces turques et une milice kurde alliée de Washington dans la lutte contre l'EI détournait l'attention du combat contre les jihadistes.

L'EI a commencé à se "reconstituer dans certains secteurs", a-t-elle prévenu.

Mais pour Joshua Landis, spécialiste de la Syrie et professeur à l'Université d'Oklahoma, "il est très difficile pour l'EI de se remettre debout. La situation n'a rien à voir avec celle de 2014, aujourd'hui l'armée syrienne est bien plus forte".

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui contrôlent toujours quelques poches de territoire en Syrie, se sont emparés mardi d'un petit quartier de la capitale.Après la désintégration de leur "califat" autoproclamé, leur récente avancée dans le sud de Damas présage-t-elle d'un risque de résurgence? Damas menacée? Laminé en Syrie, l'EI maintient une présence limitée dans des...