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Moyen Orient et Monde - Russie

Plébiscité dans les urnes, Poutine restera au Kremlin jusqu’en 2024

Poutine : Il est très important que nous gardions cette unité, cette unité est nécessaire pour avancer. Alexander Zemlianichenko/POOL via Reuters

Vladimir Poutine, triomphalement réélu hier pour un quatrième mandat à la tête de la Russie, a remercié des centaines de partisans réunis dans le centre de Moscou pour sa victoire dans laquelle il voit un signe de la « confiance » et de « l’espoir » des Russes. « Nous allons travailler tout aussi dur, d’une manière tout autant responsable et efficace. J’y vois la reconnaissance du fait que beaucoup de choses ont été faites dans des conditions très difficiles », a-t-il ajouté.

Selon les résultats partiels publiés après dépouillement de la moitié des bulletins, Vladimir Poutine a remporté 75 % des voix devant le communiste Pavel Groudinine (15 %). Au cours de son troisième mandat, la Russie a connu une importante récession économique due à la chute des cours de pétrole, mais aussi à des sanctions occidentales en raison de l’annexion de la Crimée par Moscou et de son rôle dans le conflit ukrainien.

 « Nous allons penser à l’avenir de notre grande patrie et de nos enfants. Nous sommes voués au succès ! » a assuré le président russe, 65 ans. « Il est très important que nous gardions cette unité, cette unité est nécessaire pour avancer », a-t-il appelé, alors que les militants scandaient « Russie » ou encore « Nous avons fait le bon choix ».

« Prêt » à coopérer avec Londres

Avec un score largement au-delà des prévisions, selon les sondages de sortie des urnes, M. Poutine est conforté comme l’homme fort incontournable du pays, qu’il a replacé ces dernières années au premier rang sur la scène internationale, au prix d’un climat de guerre froide encore accentué depuis l’empoisonnement d’un ex-espion russe au Royaume-Uni.

D’ailleurs, le président russe s’est exprimé pour la première fois hier sur cette affaire depuis que Londres a mis en cause la Russie dans l’empoisonnement le 4 mars de Sergueï Skripal et sa fille Ioulia par un agent innervant à Salisbury. Accuser Moscou d’avoir empoisonné sur le sol britannique l’ex-espion russe Sergueï Skripal est « du grand n’importe quoi », a estimé M. Poutine, assurant que la Russie avait « détruit toutes ses armes chimiques » et était « prête à coopérer » avec Londres.

En attendant, Vladimir Poutine devrait rester au Kremlin jusqu’en 2024, année où il fêtera ses 72 ans, 25 ans après avoir été désigné comme dauphin par un Boris Eltsine vieillissant en 1999.

Après la fermeture des derniers bureaux de vote dans l’enclave russe de Kaliningrad en Europe, le premier sondage de sortie des urnes de l’institut officiel VTSiOM a donné au président russe 73,9 % des suffrages. Bien plus que les 63,6 % obtenus en 2012. À l’heure de mettre sous presse, les résultats partiels après dépouillement de la moitié des bulletins dépouillés donnaient M. Poutine largement en tête avec 75 % des voix, selon les chiffres de la Commission électorale centrale. En deuxième position, le candidat du Parti communiste Pavel Groudinine a obtenu 13,4 %, devant l’ultranationaliste Vladimir Jirinovski (6,3 %) et la journaliste proche de l’opposition libérale Ksénia Sobtchak (1,4 %).

Navalny accuse

Le taux de participation était de presque 60 % à 15h00 GMT, trois heures avant la fermeture des bureaux de vote, selon la même commission. Le Kremlin avait fait de la participation son principal objectif afin de légitimer cette élection dont l’issue ne faisait aucun doute. Mais l’opposition, et en premier lieu l’adversaire le plus acharné du pouvoir Alexeï Navalny, interdit de participation et qui avait appelé au boycott, a accusé les autorités d’avoir gonflé le taux de participation grâce à de nombreuses fraudes, en bourrant les urnes ou en organisant le transport massif d’électeurs vers les bureaux de vote.

 « Ils ont besoin de participation. Le résultat, c’est que la victoire de Poutine avec plus de 70 % (des voix) a été décidée d’avance », a expliqué à la presse l’opposant, qui a prévenu qu’il continuerait à appeler à des manifestations, « seul moyen de mener une lutte politique en Russie ». Après le vote, son coordinateur de campagne, Ivan Jdanov, a estimé que le boycott auquel il avait appelé « a eu du succès. Le taux de participation est plus bas que la dernière fois en dépit de tout ce qu’ils ont fait ».

Thibault MARCHAND, Victoria LOGUINOVA-YAKOVLEVA/AFP

Vladimir Poutine, triomphalement réélu hier pour un quatrième mandat à la tête de la Russie, a remercié des centaines de partisans réunis dans le centre de Moscou pour sa victoire dans laquelle il voit un signe de la « confiance » et de « l’espoir » des Russes. « Nous allons travailler tout aussi dur, d’une manière tout autant responsable et efficace....

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