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Moyen Orient et Monde - Conflit

Négociations sur de possibles évacuations de la Ghouta

Les combattants ont le choix entre rejoindre les rangs de l’armée ou quitter la ville vers Idleb ou Deraa ; en échange, le régime promet d’épargner les civils restés sur place.

Une colonne de fumée s’élevait hier à la suite des bombardements du gouvernement syrien sur la ville de Kfar Batna, contrôlée par les rebelles, dans la Ghouta orientale assiégée à la périphérie de la capitale Damas. Amer Almohibany/AFP

La délégation de la ville de Hammouriyé, dans la Ghouta orientale, a peut-être réussi son pari, celui d’éviter la destruction totale. D’après une source locale informée ayant requis l’anonymat, les efforts du comité constitué de six responsables locaux de la ville auraient abouti à un accord avec le gouvernement de Bachar el-Assad. Cet accord consisterait à permettre l’entrée de l’armée gouvernementale après le départ de groupes armés de la ville, toujours selon cette source locale, selon laquelle les premiers signes de « réconciliation » étaient le départ de la délégation à travers les passages officiels et la protection de l’armée syrienne en direction de l’aéroport militaire de Doumeir, dans le Rif de Damas, où se seraient déroulées ces discussions qui ont duré entre deux et trois heures. Selon les termes de l’accord exigés par le régime, les combattants ont le choix entre rejoindre les rangs de l’armée ou quitter la ville. Ceux désireux de sortir de Hammouriyé sont censés remettre leurs armes lourdes, moyennes et légères. Les civils qui veulent partir en auront également la possibilité. « La proposition de réconciliation inclut la sortie de civils et de combattants de la ville vers d’autres zones dominées par les factions de l’opposition comme Idleb (Nord-Ouest) ou Deraa (Sud) », a expliqué à L’Orient-Le Jour la source anonyme, ajoutant que d’ultimes discussions devaient se tenir en soirée, sans plus de détails. En échange, l’armée gouvernementale se doit d’épargner les civils, notamment les femmes et enfants, de toutes sortes de représailles après son entrée dans la ville.
Un peu plus tôt en journée, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) avait indiqué que plusieurs localités de l’enclave rebelle étaient concernées par les discussions. « Une décision pourrait être prise à tout moment sur Hammouriyé, Jisrine et Saqba », dans le centre de la Ghouta orientale et sous le contrôle de Faïlaq el-Rahmane, a précisé le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. Ce que le groupe a nié, à travers son porte-parole, Waël Alwane. « Il n’y a pas de négociations, ni directes ni indirectes, avec l’ennemi russe ou ses alliés », a-t-il assuré, avant d’ajouter que « personne n’a été autorisé à négocier au nom des rebelles ou des institutions de la Ghouta ». L’autre groupe principal de l’enclave, Jaïch el-islam, a également démenti qu’il envisageait un retrait. Il a toutefois admis à participer à des pourparlers avec l’ONU et certaines grandes puissances à propos de Hay’at Tahrir el-Cham, l’ex-branche syrienne d’el-Qaëda, et sa présence dans la Ghouta. Ces mêmes discussions ont donné lieu il y a quelques jours à la libération par Jaïch el-islam de 13 jihadistes, envoyés avec leurs familles vers la province d’Idleb. La Russie a de son côté affirmé participer aux négociations. À Misraba, prise par le régime samedi, entre 75 et 100 habitants auraient déjà été évacués par les forces gouvernementales.

Ghouta morcelée
En attendant d’hypothétiques évacuations, la ville de Hammouriyé a connu une relative accalmie, et les civils ont pu sortir de leurs abris, à la recherche de leurs proches ensevelis sous les décombres de bâtiments détruits par les frappes aériennes du régime. Des habitants auraient même organisé des manifestations hostiles aux groupes armés, appelant le régime syrien à venir « libérer » la ville, selon de nombreux témoignages, invérifiables, sur les réseaux sociaux.
Les combats se poursuivaient dans d’autres zones de l’enclave, alors que l’offensive du régime, qui a fait plus de 1 100 morts, entrait hier dans sa quatrième semaine. Depuis samedi, la Ghouta est morcelée en trois parties : Douma, l’une des principales villes de la Ghouta, au Nord, Harasta, à l’Ouest, et le reste de l’enclave, soit le Sud. Combats et bombardements se poursuivaient autour de ces zones, hier, faisant plusieurs victimes à Harasta, Zamalka, Arbine, Aïn Terma, Jisrine, entre autres, selon l’OSDH. Les forces gouvernementales ont également repris Madira, une zone stratégique du centre de l’enclave qui leur permet d’établir une liaison avec les effectifs du régime plus à l’Ouest. De leur côté, les groupes armés de la Ghouta ont à leur tour tiré des obus sur le quartier de Jaramana à Damas, faisant quatre morts.
Sur le plan diplomatique, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis, a lancé un avertissement hier au régime syrien lors d’une visite au sultanat d’Oman. « Ils seraient très mal avisés d’utiliser des armes chimiques. Et je pense que le président Trump l’a dit très clairement dès le début de son mandat », a déclaré James Mattis, affirmant avoir reçu des informations, sans disposer toutefois de preuves concluantes, sur l’utilisation du chlore dans la Ghouta orientale.



La délégation de la ville de Hammouriyé, dans la Ghouta orientale, a peut-être réussi son pari, celui d’éviter la destruction totale. D’après une source locale informée ayant requis l’anonymat, les efforts du comité constitué de six responsables locaux de la ville auraient abouti à un accord avec le gouvernement de Bachar el-Assad. Cet accord consisterait à permettre l’entrée...

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APRES LA GHOUTA LA SECONDE PHASE COMPORTERA-T-ELLE DES NEGOCIATIONS ET DES REFORMES ET DEPARTS OU DE NOUVEAU LA GUERRE ET LA CESSATION ?

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 05, le 12 mars 2018

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Commentaires (1)

  • APRES LA GHOUTA LA SECONDE PHASE COMPORTERA-T-ELLE DES NEGOCIATIONS ET DES REFORMES ET DEPARTS OU DE NOUVEAU LA GUERRE ET LA CESSATION ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 05, le 12 mars 2018

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