Des Parisiens rassemblés pour "sauver les berges" de Seine

Au cri de ralliement de "Sauvons les berges !", des centaines de personnes se sont rassemblées samedi pour défendre la fermeture à la circulation automobile intervenue fin 2016 de la berge rive droite de la Seine au coeur de Paris.

"Les berges sont à nous", a lancé Olivier Blond, à la tête du collectif d'une dizaine d'associations qui ont appelé au rassemblement sur les bords du fleuve, s'adressant aux piétons, cyclistes et familles réunis sous un beau soleil printanier dans une ambiance de fête.

La maire de Paris Anne Hidalgo, présente pour "soutenir cette action citoyenne", a salué devant la foule - constituée de 800 personnes selon la police, 2.000 selon les organisateurs - "un site emblématique" de la lutte contre la pollution de l'air, rappelant que Paris avait "donné son nom à l'accord sur le climat" de 2015.

"Nous sommes dans le sens de l'Histoire, c'est nous qui portons l'avenir", a-t-elle ajouté, assurant que cette mobilisation était "suivie par tous les maires du monde qui mènent les mêmes combats que nous".

Au milieu des vélos et des banderoles, un immense ballon proclame "Changeons d'air".

Yann Gourvennec, un chef d'entreprise arrivé à vélo, était là parce qu'il "utilise tous les jours les quais pour aller au travail".

"La plupart des voitures qui passaient sur les berges, c'était des (voitures de) gens qui n'habitent pas Paris", affirme pour sa part Stéphane Ludwig, un enseignant d'une trentaine d'années.

Tenant sa petite fille par la main, Elvire estime que "c'est une très bonne idée de garder les berges aux piétons". "Je suis souvent près du boulevard Saint-Germain, c'est vrai que c'est plus bouché que d'habitude mais c'est une étape nécessaire pour que tout le monde prenne l'habitude d'abandonner sa voiture".

Eve, une productrice, passe là par hasard mais dénonce une "décision autoritaire" de la mairie d'y interdire la circulation automobile et peste contre les transports en commun "vétustes" qu'elle utilise quotidiennement.

Cette piétonnisation, au coeur d'une polémique entre Paris et banlieue, élus de droite et de gauche, a été annulée le mois dernier par le tribunal administratif. Mme Hidalgo a repris un arrêté cette semaine de fermeture à la circulation automobile sur 3,3 km.