La Turquie a sommé hier les États-Unis d’empêcher le transfert de combattants kurdes soutenus par Washington vers une région du nord-ouest de la Syrie où Ankara mène une offensive depuis plus d’un mois. Ces déclarations surviennent alors que la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) a envoyé ces derniers jours des renforts dans la région de Afrine pour contrer l’opération militaire qu’y mène la Turquie. « Indéniablement, nous attendons des États-Unis qu’ils interviennent et empêchent le transfert (...) à Afrine des forces des YPG qui sont sous leur contrôle », a déclaré le porte-parole de la présidence turque Ibrahim Kalin.
Face à un tel transfert, « sur le terrain, nous avons pris les précautions nécessaires », a-t-il ajouté sans donner de détails. Considérée comme une organisation « terroriste » par Ankara, la milice YPG constitue cependant la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde armée et entraînée par Washington pour combattre le groupe État islamique (EI) en Syrie. Les FDS ont annoncé mardi un redéploiement prévu à Afrine de quelque 1 700 combattants basés jusque-là dans l’est du pays. Le Pentagone avait indiqué dès lundi que le départ d’une partie des combattants kurdes vers Afrine, pour renforcer les positions kurdes, avait provoqué une « pause opérationnelle » contre l’EI. Les désaccords entre Ankara et Washington au sujet des YPG empoisonnent depuis plus d’un an les relations entre ces deux alliés au sein de l’OTAN.
Moyen Orient et Monde
Ankara somme Washington d’empêcher le transfert de combattants kurdes à Afrine
OLJ / le 08 mars 2018 à 00h00
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