Navires-centrales : les Kataëb appellent la justice à "dévoiler toute la vérité"

Les Kataëb ont appelé mardi la justice à "dévoiler toute la vérité" dans le dossier de la location des navires-centrales, ce dossier polémique ayant été saisi début mars par le procureur financier.

"Les Kataëb invitent la justice à suivre de près l'enquête sur les transactions dans le secteur de l'électricité et à dévoiler toute la vérité", a déclaré le parti dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire. Le communiqué souligne que les Kataëb ont présenté, dans ce cadre, des "dossiers documentant plusieurs violations de la loi des finances publiques et du système financier de l'entreprise publique Électricité du Liban". 

La semaine dernière, le journaliste libanais Johnny Mounayar a été entendu par le procureur général financier, Ali Ibrahim, qui avait estimé que les informations révélées par le journaliste lors d'une émission de télévision sur la corruption dans l'affaire de la location de navires-centrales de production de courant électrique constituaient une information judiciaire. Lors d'une intervention sur la chaîne NTV, M. Mounayar avait fait des révélations sur la corruption entourant la location des navires-centrales.

Le contrat de location de deux navires-centrales turcs – le Fatmagül Sultan et l'Orhan Bey –, d'une capacité de production de 270 MW, à la société Karadeniz arrive à échéance en septembre prochain, tandis que le gouvernement n'a toujours pas réussi à s'entendre sur la formule à adopter pour augmenter temporairement la production d'électricité dans le pays. Jusqu'à présent, l'application du plan du ministre de l’Énergie, César Abi Khalil, bute sur l'obstacle relatif à la location des deux navires-centrales supplémentaires. Le projet a fait l'objet d'un appel d'offres lancé en avril – amendé en cours de route. Mais cette procédure est aujourd'hui dans l'impasse et le plan de M. Khalil est critiqué par de nombreux responsables politiques et observateurs qui pointent du doigt un appel d'offres taillé sur mesure.

Dans leur communiqué, les Kataëb ont par ailleurs tiré la sonnette d'alarme en ce qui concerne la dette publique "qui atteint un niveau qui risque de mener à l'effondrement économique total" du pays. Ils ont dans ce contexte appelé à "adopter un budget national qui réduit le niveau du déficit public".