Le chef du gouvernement libanais, Saad Hariri (c), présidant une réunion de la commission ministérielle en charge de l'étude du projet de budget pour l'exercice 2018, le 26 février au Grand sérail. Photo Ani
Le ministre libanais des Finances, Ali Hassan Khalil, a pointé du doigt lundi des "chiffres très élevés" dans le projet de budget de 2018 qui a été débattu une nouvelle fois lors de la réunion de la commission ministérielle présidée par le chef du gouvernement, Saad Hariri, et souligné la nécessité de réduire le déficit, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
"Lors de la réunion, nous avons abordé les chiffres de manière générale,et nous avons déterminé avec précision le montant des augmentations des dépenses qui ont eu lieu entre 2017 et 2018, notamment l'augmentation au niveau du service de la dette", a expliqué M. Khalil à l'issue de la réunion.
"J'ai informé les ministres des dangers en cas de maintien des chiffres actuels et de la nécessité d'adopter une nouvelle approche de sorte à ce que le déficit et le pourcentage de ce déficit par rapport au PIB soient proche de celui de l'année dernière, car les chiffres actuels reflètent une nette augmentation", a-t-il ajouté.
Interrogé sur la demande de M. Hariri de réduire de 20% les dépenses des ministères, M. Khalil a dit " Nous sommes d'accord sur ce point, mais cela ne suffit pas à lui seul".
"Actuellement, les difficultés se situent à plusieurs niveaux, notamment des questions structurelles habituelles, mais jusqu'à présent, nous n'avons toujours pas abordé les budgets de chaque ministère. Cela sera fait demain", a conclu le ministre des Finances.
Le gouvernement est engagé dans une course contre la montre avant les conférences internationales de donateurs qui mettent la pression sur Beyrouth pour qu'il vote le budget de l'année en cours sans plus tarder.
La semaine dernière, cette commission, crée par le gouvernement lundi dernier, s'était également réunie sous la présidence de M. Hariri.
Le Premier ministre s'est engagé à adopter le projet de budget 2018 et à le transmettre au parlement avant la tenue le 6 avril de la conférence CEDRE à Paris, selon son conseiller économique Nadim el-Mounla. Le Liban a adopté en octobre 2017, et avec dix mois de retard sur le calendrier prévu par la Constitution, sa première loi des finances après douze années passées sans budget d'Etat en raison de tensions politiques. Si cette adoption avait été saluée, notamment par les agences de notation financière, le Liban a déjà pris du retard dans le processus d'adoption du budget pour 2018.
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