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Chine : l'Allemagne réclame la libération d'un avocat, Pékin s'insurge

La Chine a dénoncé jeudi "une ingérence dans ses affaires intérieures", après que l'Allemagne l'ait appelée à libérer "sans délai" l'avocat Yu Wensheng, éminent défenseur des droits de l'homme inculpé "d'incitation à la subversion".

Yu Wensheng, 50 ans, a été interpellé mi-janvier dans la capitale chinoise, peu après avoir adressé à des journalistes une lettre ouverte appelant le gouvernement à autoriser une élection présidentielle au suffrage universel et à candidats multiples dans le pays.

Initialement accusé de "troubles à l'ordre public", il a été inculpé le week-end dernier "d'incitation à la subversion de l'Etat", un chef d'accusation passible de 15 ans d'emprisonnement, selon son avocat Huang Hanzhong. Suite à ce durcissement judiciaire, Bärbel Kofler, en charge des questions de droits de l'homme auprès du gouvernement allemand, a réclamé mardi au gouvernement chinois la libération "sans délai" de M. Yu.

"L'arrestation du militant des droits Yu Wensheng a accru mes inquiétudes sur la situation des droits de l'homme en Chine", a-t-elle insisté dans un communiqué. "Il n'a fait que mener campagne pour des réformes démocratiques en Chine, et soutenir ses concitoyens persécutés pour avoir exercé leurs droits."

La réplique du régime communiste ne s'est pas faite attendre. "Nous nous opposons fermement à toute ingérence de tout gouvernement étranger, pays ou individu dans les affaires intérieures de la Chine", a fulminé jeudi Hua Chunying, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, lors d'un point-presse régulier.

"Je ne crois pas qu'un responsable (tel que Bärbel Kofler) a le droit de réclamer à la Chine de libérer qui que ce soit", a-t-elle martelé, assurant que "tous ceux qui violent les lois chinoises doivent en assumer la responsabilité".

Yu Wensheng s'était fait connaître en 2016 en portant plainte contre la municipalité de Pékin en raison de la pollution atmosphérique endémique dans la capitale. Auparavant, il avait déjà eu maille à partir avec le régime, notamment pour avoir en 2014 soutenu le mouvement des parapluies à Hong Kong en faveur de la démocratie. Il affirme avoir alors été détenu et torturé pendant trois mois.

C'est désormais la dernière victime en date d'une campagne drastique menée par Pékin contre les voix critiques du régime, marquée notamment en juillet 2015 par l'interpellation de quelque 200 avocats et militants des droits de l'homme.

La Chine a dénoncé jeudi "une ingérence dans ses affaires intérieures", après que l'Allemagne l'ait appelée à libérer "sans délai" l'avocat Yu Wensheng, éminent défenseur des droits de l'homme inculpé "d'incitation à la subversion".
Yu Wensheng, 50 ans, a été interpellé mi-janvier dans la capitale chinoise, peu après avoir adressé à des journalistes une lettre ouverte appelant...