Une messe prévue samedi à Budapest en hommage à l'ancien dirigeant pro-nazi Miklos Horthy a été annulée après des protestations de la communauté juive qui avait dénoncé un "outrage" aux victimes de l'Holocauste, célébrées internationalement le même jour, ont annoncé jeudi ses organisateurs.
"Nous n'avions pas réalisé, lorsque nous avions commencé à l'organiser, qu'elle tombait ce jour-là", a assuré sur un site spécialisé le prêtre Zoltan Osztie, qui devait célébrer cette messe.
La cérémonie, au cours de laquelle devait intervenir un proche du Premier ministre conservateur Viktor Orban, était prévue pour les 150 ans de la naissance de Horthy, régent hongrois allié de Hitler associé à la déportation des juifs de Hongrie en 1944.
L'organisation de cette messe avait suscité de vives réactions de la communauté juive en raison notamment de sa coïncidence de date avec la Journée internationale à la mémoire des victimes de l'Holocauste, organisée par l'ONU chaque 27 janvier depuis 2005.
La principale organisation juive hongroise, Mazsihisz, avait dénoncé "un outrage à la mémoire de toutes les victimes hongroises", d'autant plus caractérisé selon elle que Miklos Horthy était né en juin et non en janvier.
Mazsihisz avait tout particulièrement déploré la participation officielle à cette cérémonie du vice-président du Parlement Sandor Lezsak, un cadre du parti Fidesz de M. Orban, jugeant qu'"aucun responsable de l'Etat ne doit contribuer à la mise en oeuvre d'un culte de Horthy".
Le Congrès juif mondial avait également réagi jeudi, estimant "particulièrement perturbant qu'une légitimité soit accordée (à la cérémonie) du fait de la participation d'un haut dignitaire de l'Etat".
Quelque 600.000 juifs hongrois ont péri sous le Troisième Reich, dont plus de la moitié à Auschwitz, qui a été libéré le 27 janvier 1945.
Démis et emprisonné par les nazis à l'automne 1944 après avoir tenté in extremis un changement d'alliance avec les Alliés, Miklos Horthy est mort en exil au Portugal en 1957.
Il reste une figure respectée d'une partie de la droite et de l'extrême droite hongroise, notamment pour sa répression d'une révolution communiste en 1919 et pour son opposition au traité de Trianon, qui avait réduit l'emprise territoriale de la Hongrie en 1920. L'an dernier, M. Orban avait qualifié Horthy d'"homme d'Etat exceptionnel".
Recevant son homologue israélien Benjamin Netanyahu à Budapest l'été dernier, M. Orban avait assuré que son gouvernement menait "une politique de tolérance zéro envers l'antisémitisme".
"Nous n'avions pas réalisé, lorsque nous avions commencé à l'organiser, qu'elle tombait...
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