Arabie saoudite : le Futur déplore les propos de Joumblatt

Le courant du Futur, dirigé par Saad Hariri, a déploré vendredi les propos du leader druze Walid Joumblatt sur l'Arabie saoudite tenus mercredi lors d'une interview télévisée à la chaîne locale Future TV.

"Nous déplorons, sur la forme et sur le fond, la façon dont M. Joumblatt a parlé de l'Arabie saoudite", indique un communiqué publié par le parti dans la journée, appelant "l'ensemble des formations politiques à ne pas s'en prendre aux pays frères afin de ne pas menacer les intérêts vitaux du Liban et la pérennité de ses relations avec son voisinage arabe".

Dans son interview de mercredi, M. Joumblatt avait notamment expliqué avoir refusé de se rendre en Arabie saoudite suite à une invitation du prince héritier Mohammad Ben Salmane au moment où le chef des Forces Libanaises Samir Geagea et le chef des Kataëb Samy Gemayel s'y trouvaient "pour ne pas que ce déplacement soit interprété comme (une prise de position d'un axe contre un autre". Il s'était également prononcé contre la privatisation du géant pétrolier public Saudi Aramco.

Vendredi après-midi, le leader druze a revenu sur l'affaire sur son compte Twitter. "Face au tumulte provoqué par mes propos avec Paula Yacoubian, qui ont été interprétés comme une ingérence dans les affaires intérieures saoudiennes, et conformément au respect de la politique d'impartialité établie par Saad Hariri avec l'ensemble des parties, je réaffirme mon engagement envers cette approche pour éviter les interprétations trompeuses et inexactes qui pourraient affecter le principe de distanciation", a déclaré M. Joumblatt.

وسط الضجيج الذي اثير حول قسم من كلامي مع بولا يعقوبيان وفسر انه تدخل بالشأن السعودي الداخلي ,واحتراما لسياسة عدم الانحياز الذي ارساها الشيخ سعد الحريري مع جميع الفرقاء ،فإنني اعلن التزامي بهذا النهج تفاديا لتفسيرات مغلوطة او تأويلات غير دقيقة قد تلحق ضررا بمدأ النأي بالنفس pic.twitter.com/hA0AntiD26

— Walid Joumblatt (@walidjoumblatt) January 12, 2018

La démission inattendue de Saad Hariri, annoncée depuis Riyad le 4 novembre sur une chaîne saoudienne, et son séjour prolongé en Arabie avaient provoqué de fortes tensions entre le Liban et le royaume wahhabite. L'Arabie saoudite, toute à son obsession de contenir l'influence régionale croissante de l'Iran, est soupçonnée d'avoir poussé le chef du gouvernement à démissionner.

La France l'avait "exfiltré" d'Arabie en l'invitant à Paris d'où il avait rejoint le Liban. M. Hariri était revenu un mois plus tard sur sa décision, après la publication par le gouvernement d'un document politique affirmant l'engagement de toutes les parties, et particulièrement le Hezbollah, à se conformer à la politique de distanciation.