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Moyen Orient et Monde - Conflit

Pyongyang et Séoul conviennent d’abaisser la tension militaire

La Corée du Nord enverra une délégation aux JO d'hiver de Pyeongchang en février.

Hier, pour les premiers pourparlers en plus de deux ans entre Séoul et Pyongyang, le ministre sud-coréen de l’Unification, Cho Myoung-gyon (à gauche), et le responsable de la délégation nord-coréenne, Ri Son-gwon, se sont serré la main à la table des négociations qui se sont déroulées à Panmunjom, du côté sud-coréen de la zone démilitarisée qui divise la péninsule coréenne. Photo AFP

La Corée du Nord va envoyer une délégation aux Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud, et des contacts entre militaires vont être engagés, ont convenu les deux pays, lors d'un exceptionnel face-à-face hier, après les tensions provoquées par les ambitions nucléaires de Pyongyang. « La partie nord-coréenne va envoyer une délégation du Comité olympique national, des athlètes, des pom-pom girls, un groupe d'artistes, une équipe de démonstration de taekwondo et un service de presse », ont annoncé Séoul et Pyongyang dans un communiqué, à l'issue de leur première rencontre en plus de deux ans. Les JO de Pyeongchang se tiendront du 9 au 25 février.
Ces annonces « marquent un grand pas en avant dans l'esprit olympique », s'est félicité Thomas Bach, le président du Comité international olympique (CIO), dans un communiqué diffusé depuis
Lausanne (siège du CIO) en Suisse.
Séoul et Pyongyang ont par ailleurs convenu « d'abaisser la tension militaire actuelle et de tenir des discussion militaires sur la question ». Les deux camps ont également décidé de rétablir une liaison téléphonique militaire, qui avait été coupée en février 2016, et ce afin d'améliorer la communication entre les armées des deux pays toujours techniquement en guerre. Les discussions se tenaient à Panmunjom, village frontalier où fut signé le cessez-le-feu, dans la zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule coréenne. La délégation nord-coréenne a traversé à pied la ligne de démarcation militaire pour se rendre à la Maison de la paix, le lieu des entretiens côté sud-coréen, à quelques mètres de l'endroit où un transfuge a fait défection voici deux mois sous une pluie de balles.

Poignée de main
Le ministre sud-coréen de l'Unification, Cho Myoung-gyon, et le responsable de la délégation nord-coréenne, Ri Son-gwon, se sont serré la main avant d'entrer dans le bâtiment, puis de nouveau à la table des négociations. Conformément aux usages nord-coréens, M. Ri arborait un badge orné du portrait du père fondateur de la Corée du Nord, Kim Il-sung, et de celui de son fils et successeur Kim Jong-il. M. Cho, lui, portait un badge aux couleurs sud-coréennes.
Séoul a profité de la rencontre pour demander que soit organisée, parallèlement aux JO, une réunion des familles séparées par la guerre (1950-1953), l'un des héritages les plus douloureux du conflit. La Corée du Sud a également appelé à des pourparlers entre les Croix-Rouge des deux pays. L'atmosphère semblait plus détendue qu'à l'ordinaire : « Offrons au peuple un cadeau précieux pour le Nouvel An. On dit qu'un voyage entrepris à deux dure plus longtemps qu'un voyage solitaire », a lancé M. Ri. « Le peuple souhaite ardemment voir le Nord et le Sud aller vers la paix et la réconciliation », a répondu M. Cho. Un ton qui tranche singulièrement avec la rhétorique en usage ces derniers temps, avec les insultes personnelles et les menaces de guerre échangées par le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.
Depuis deux ans, la situation sur la péninsule s'est dégradée, le Nord menant trois nouveaux essais nucléaires et multipliant les tirs de missile. Séoul s'efforce de présenter les JO, qui auront lieu à tout juste 80 kilomètres de la DMZ, comme les « Olympiades de la paix ». Les pourparlers font suite à la main tendue, le jour du Nouvel An, par M. Kim en vue des JO. La semaine dernière, le téléphone rouge entre les deux voisins a été rétabli après près de deux ans de silence. Les deux parties avaient exprimé le souhait d'évoquer des thèmes allant au-delà de l'olympisme. Pyongyang a jusqu'à présent renvoyé Séoul dans ses cordes s'agissant des familles, réclamant au préalable le rapatriement par le Sud de Nord-Coréens. « Les deux parties vont parvenir sans problème à un accord sur Pyeongchang, mais que se passera-t-il après ? » s'était interrogé Koh Yu-hwan, professeur à l'Université Dongguk.
Les États-Unis et la Corée du Sud avaient accepté la semaine dernière de reporter leurs manœuvres militaires conjointes jusqu'à l'après-JO, dans le but d'apaiser les tensions. Et le week-end dernier, M. Trump s'était félicité de la reprise des discussions, espérant qu'elles aillent « au-delà » des JO et se disant prêt à s'entretenir avec M. Kim.

Pom-pom girls
Reste encore à déterminer si les représentants des deux pays feront une entrée commune lors des cérémonies d'ouverture et de clôture, comme à Sydney en 2000, à Athènes en 2004 et à Turin en 2006. La taille de la délégation nord-coréenne de même que son hébergement, qui devrait être financé par Séoul, doivent aussi être fixés.
Seuls deux athlètes nord-coréens s'étant qualifiés, le Nord devrait envoyer au Sud un imposant contingent de pom-pom girls, selon les experts. Les médias sud-coréens ont laissé entendre que Pyongyang pourrait envoyer d'éminents représentants, dont la petite sœur de Kim Jong-un, Yo-jong, haute dirigeante du parti unique au pouvoir.

Source : AFP

La Corée du Nord va envoyer une délégation aux Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud, et des contacts entre militaires vont être engagés, ont convenu les deux pays, lors d'un exceptionnel face-à-face hier, après les tensions provoquées par les ambitions nucléaires de Pyongyang. « La partie nord-coréenne va envoyer une délégation du Comité olympique national, des...

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