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Moyen Orient et Monde - Rétrospective / Portraits

Ces 8 personnalités du M-O qui ont marqué 2017...

Cette liste de personnalités – non libanaises, mais toutes issues du Moyen-Orient – n'est ni exhaustive ni établie dans un ordre particulier. Les personnes présentées ici, pour certaines peu connues du grand public, ont fait parler d'elles, sur les réseaux sociaux comme dans les médias plus traditionnels au cours de l'année. Activistes, politiques ou militaires, ils n'ont pas tous la même notoriété. Mais ils ont tous fait, à leur façon, l'actualité de la région en 2017.

 

Mohammad ben Salmane / Prince héritier d'Arabie saoudite

L'année 2017 aura été, sans aucun doute, celle de Mohammad ben Salmane au Moyen-Orient. Devenu incontournable en deux ans à peine, notamment en tant que ministre de la Défense depuis 2015, il devient également prince héritier à la place de Mohammad ben Nayef le 21 juin 2017. Depuis, les annonces de réformes se succèdent avec éclat. Sous son influence, son père signe en septembre un décret royal autorisant les Saoudiennes à conduire dans le royaume à partir de juin 2018, une première historique. Il est également à l'origine de multiples réformes économiques, sociales et culturelles, dans le cadre de Vision 2030, son plan révolutionnaire censé sortir le royaume de sa dépendance du pétrole. Dans un pays où la grande partie de la population a moins de 30 ans, les mesures plaisent grandement. Début novembre, le prince se montre néanmoins sous un autre jour, lorsqu'il lance une purge anticorruption au cours de laquelle des dizaines de princes et personnalités saoudiennes sont arrêtés et sommés de restituer des dizaines de milliards de dollars qu'ils auraient détournés au cours des dernières décennies. À l'initiative de la mise au ban du Qatar et du feuilleton Hariri, l'émir trop pressé, déjà fer de lance de la guerre au Yémen, veut marquer la région de son sceau. Avec une réussite plus que mitigée pour l'instant. Si 2017 est l'année de sa rencontre avec le reste du monde, 2018 pourrait néanmoins être encore plus importante pour lui avec un possible couronnement dans les prochains mois.

 

Ahed Tamimi / Activiste palestinienne

La jeune Palestinienne de 16 ans, originaire du village de Nabi Saleh en Cisjordanie, est depuis plusieurs années l'une des figures de la lutte palestinienne. À partir de 2010, cette adolescente aux boucles blondes aisément reconnaissables, issue d'une famille d'activistes connus, comme son père Bassem, est sur tous les fronts ou presque. Plusieurs photos devenues iconiques la représentent le poing levé face aux soldats israéliens, ou encore mordant la main d'un soldat plaquant son jeune frère de 12 ans au sol. Pour certains, son combat n'est rien moins qu'héroïque ; pour d'autres, ce n'est qu'une mascarade médiatique. Au mois de décembre, elle est filmée avec sa cousine frappant et giflant deux soldats israéliens. La vidéo qui circule sur les réseaux sociaux devient rapidement virale. Elle est alors arrêtée chez elle en pleine nuit le 19 décembre. Malgré un tollé international, elle est jugée par un tribunal militaire en dépit de son jeune âge. Deux semaines après son arrestation, le tribunal retient 12 chefs d'inculpation contre la jeune Palestinienne, qui risque plusieurs années de prison.

 

Massoud Barzani / Leader kurde

Son rêve d'un État indépendant aura été suivi de revers sans précédent pour la région autonome du Kurdistan, mais le leader kurde n'a montré aucun signe de regret. Après douze ans à la présidence du gouvernement régional du Kurdistan irakien, et quarante ans à la tête du Parti démocratique du Kurdistan (PDK), il annonce sa démission – prévue depuis longtemps – le 1er novembre. Son annonce survient après la débâcle causée par le référendum d'indépendance, organisé malgré l'interdiction de Bagdad et les critiques unanimes de la communauté internationale au Kurdistan irakien ainsi que dans la province de Kirkouk, le 25 septembre. Un « oui » massif l'emporte, à plus de 92 %. En représailles, Bagdad déploie son armée et reprend en deux jours la totalité des territoires gagnés par les peshmergas kurdes depuis le début de la guerre contre l'État islamique, dont la province pétrolifère et stratégique de Kirkouk. Quand il quitte ses fonctions, il laisse derrière lui un gouvernement faible, gangrené par la corruption, un taux de chômage de 20 % et un peuple désillusionné.

 

Kassem Soleimani / Commandant de la force al-Qods au sein des gardiens de la révolution

Peu de commandants iraniens auront fait partie du Time 100, liste convoitée des personnalités les plus influentes établie par Time Magazine. La renommée de ce vétéran de la guerre Iran-Irak, sans être nouvelle, ne prend réellement de l'ampleur qu'en 2013, lors de l'intervention iranienne dans le conflit syrien aux côtés de l'armée du président syrien Bachar el-Assad. Depuis, la machine à propagande tourne à plein régime. Ses photos sont diffusées sur tous les réseaux sociaux, ses portraits accrochés partout où passent ses hommes, ses faits d'arme contés comme des épopées. Son anniversaire est même régulièrement célébré par une chaîne iranienne qui lui donne le titre de « héros national », terme couramment utilisé par d'autres médias progouvernementaux. Car cet homme modeste, qui se qualifie souvent de « plus petit soldat » d'Iran, est sur tous les fronts, en Irak comme en Syrie : à Kousseir, à Tikrit, à Mossoul, à Alep, à Ramadi, à Hama... On lui attribue souvent la stratégie qui a permis au président syrien de reprendre de nombreux territoires aux insurgés. En 2017, plus encore que les années précédentes, Kassem Soleimani aura démontré qu'il possède un réel don d'ubiquité.

 

Nabih el-Wahch / Avocat égyptien

Sa dernière intervention télévisée n'est certainement pas passée inaperçue. Lorsque l'avocat paraît dans une émission égyptienne abordant divers sujets de société, il affirme haut et fort qu'une femme portant un jeans déchiré comme le veut la mode depuis un moment provoque le harcèlement sexuel. Il va même jusqu'à dire que c'est un « devoir national » de violer celles qui s'habillent ainsi. Ses propos provoquent un tel scandale dans le pays d'abord, dans le reste du monde arabe ensuite, qu'il est condamné à trois ans de prison et à une amende d'un millier de dollars. Ce n'est pas la première sortie de route de cet avocat, réputé pour ses provocations. À plus d'une reprise, il s'est dit antisémite, affirmant fièrement que s'il croise un Israélien, il le tuerait sans hésitation. En 2015, il apparaît dans une autre émission télévisée égyptienne aux côtés d'un clerc plutôt libéral, qui affirme que les femmes ne sont pas obligées de se voiler. El-Wahch hausse très vite le ton, la confrontation devient physique, les chaussures volent à travers le studio.

 

Linda Sarsour / Activiste

La carrière de cette activiste américaine d'origine palestinienne ne commence réellement que peu après les attentats du 11 septembre. Cette mère de famille qui n'a aucune expérience commence par faire du bénévolat à l'association arabo-américaine de New York. S'impliquant de plus en plus au sein de l'association, elle est nommée à sa direction en 2005. Elle n'a alors que 25 ans. Elle contribue à faire connaître l'association au cours des années suivantes, mais suscite la controverse : elle reconnaît le droit à Israël d'exister, soutient les minorités américaines, se bat contre la discrimination et soutient Bernie Sanders pendant sa campagne présidentielle. Lorsque le mouvement Black Lives Matter prend de l'ampleur, elle travaille étroitement avec ses membres. Un jour après l'élection de Donald Trump à la présidence américaine, en janvier 2017, elle coorganise la Marche pour les femmes, un rassemblement pour les droits de la femme à l'échelle mondiale. Très active, elle est régulièrement invitée à des débats et des conférences, et elle est aujourd'hui considérée comme un exemple au Moyen-Orient, particulièrement en ce qui concerne les droits des femmes.

 

Le cheikh Azhar Nasser / Fondateur de l'Institut Tasneem et activiste

Les stéréotypes sur les prédicateurs musulmans abondent, et sont le plus souvent péjoratifs. Mais le cheikh Nasser, dont la popularité croît de jour en jour sur les réseaux sociaux, n'a rien du prédicateur traditionnel. Il est certes une référence en termes de connaissance coranique – le jeune cheikh d'origine irakienne est entre autres directeur du Centre des études coraniques d'Orlando, en Floride, mais il n'empêche : c'est son humour qui le fait se démarquer de ses congénères. Après des études d'anthropologie à l'Université de Michigan, c'est à Najaf, sous la tutelle de l'ayatollah Sistani, qu'il trouve sa voie. Particulièrement connu sur Twitter, où il est très actif, il n'hésite pas à puiser dans la culture populaire pour faire passer ses messages – il cite avec aisance le rappeur Tupac Shakur comme les personnages de la série devenue culte Game of Thrones. Et il le fait avec un humour particulièrement acide. Mais il aborde certains sujets plus sérieux, comme la dépression et autres troubles mentaux, ou encore le doute dans la foi, avec une tolérance étonnante, à tel point qu'il est régulièrement l'objet de menaces, mais aussi cité en exemple, notamment par les internautes du Moyen-Orient.

 

Dalia el-Faghal / Internaute et activiste LGBT

Tout commence au mois de juillet pour cette jeune Égyptienne, lorsqu'elle décide de révéler sa relation amoureuse avec une autre femme sur Facebook, annonce accompagnée de la réaction positive de son père. Dans un pays où l'homosexualité, déjà illégale, est totalement taboue, le coming out n'est pas bien reçu. À tel point que les messages de haine pullulent, et son père et elle-même sont immédiatement menacés de mort. Malgré les messages d'encouragement, l'activiste – elle est cofondatrice d'une association de défense des droits LGBT en Égypte depuis 2014 – et sa famille en souffrent profondément. Son geste encourage d'autres membre de la communauté LGBT à faire comme elle, mais ces cas restent isolés. La répression de cette communauté, souvent visée par les autorités qui utilisent souvent les réseaux sociaux pour les forcer à se démasquer, n'a de cesse d'augmenter. De Californie où elle est aujourd'hui installée, la jeune femme poursuit son combat et continue de dénoncer les violences faites à sa communauté.

Cette liste de personnalités – non libanaises, mais toutes issues du Moyen-Orient – n'est ni exhaustive ni établie dans un ordre particulier. Les personnes présentées ici, pour certaines peu connues du grand public, ont fait parler d'elles, sur les réseaux sociaux comme dans les médias plus traditionnels au cours de l'année. Activistes, politiques ou militaires, ils n'ont pas tous la...

commentaires (3)

Ahed est la seule qui du fond de la richesse de son très jeune âge jusqu'à ce jour a clamé haut et fort la justice qui lui manque et qui devrait neutraliser tout injustice! Son nom et son image doivent être graver dans la conscience de tous ceux qui cherchent justice dans ce monde à commencer par ceux-là même qui la détiennent. Elle mérite plus que tous le titre de personnage de l'année et d'autres années à venir.

Wlek Sanferlou

20 h 36, le 09 janvier 2018

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Commentaires (3)

  • Ahed est la seule qui du fond de la richesse de son très jeune âge jusqu'à ce jour a clamé haut et fort la justice qui lui manque et qui devrait neutraliser tout injustice! Son nom et son image doivent être graver dans la conscience de tous ceux qui cherchent justice dans ce monde à commencer par ceux-là même qui la détiennent. Elle mérite plus que tous le titre de personnage de l'année et d'autres années à venir.

    Wlek Sanferlou

    20 h 36, le 09 janvier 2018

  • Pourquoi l'Irakien Qais el-Khazaali et le Syrien Hamza Abou-Abbas, n'y sont pas dans la liste ?

    Un Libanais

    15 h 25, le 09 janvier 2018

  • POUR CERTAINS OU CERTAINES OUI ! POUR D,AUTRES NON !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 10, le 09 janvier 2018

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