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Journalistes arrêtés en Turquie: Macron appelle Erdogan à "respecter l'Etat de droit"

Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à "respecter l'Etat de droit" sur la question de l'incarcération de certains journalistes en Turquie en évoquant un échange "très précis" sur les "désaccords" entre les deux hommes.

Les "démocraties doivent complètement respecter l'Etat de droit", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse commune avec M. Erdogan à Paris, ajoutant que les deux chefs de l'Etat avaient abordé une liste de cas individuels au cours de leur entretien.

"Vous me permettrez ne pas égrener la liste des noms par souci d'efficacité (...), mais nous avons eu une discussion nom par nom et cas par cas", a souligné M. Macron, alors que plusieurs organisations avaient demandé au président français de ne pas occulter la question des droits de l'Homme et des libertés lors de la visite du chef d'Etat islamo-conservateur turc.
"Nous avons des désaccords sur la vision qui est la nôtre des libertés individuelles dans ce contexte et nous l'avons abordé de manière très précise. Le dialogue a été fructueux à deux reprises par le passé lorsqu'un journaliste et un étudiant en journalisme ont été emprisonnés en Turquie", a continué le président français, en référence au photographe français Mathias Depardon et à l'étudiant en journalisme Loup Bureau, arrêtés en Turquie l'an dernier et libérés.
"Sur le sujet de la liberté d'expression, il est complet, il ne se divise pas. C'est ça qui caractérise l'Etat de droit", a-t-il développé.

En amont de la visite de M. Erdogan, des syndicats et organisations de journalistes, dont Reporters sans frontières (RSF), avaient demandé à M. Macron de dénoncer la situation en Turquie où de nombreux journalistes sont emprisonnés, et plus largement, de faire preuve de fermeté sur la question des droits de l'Homme.

Depuis la tentative de coup d'Etat en juillet 2016, plus de 140.000 personnes ont été limogées ou suspendues et plus de 55.000 ont été arrêtées, dont des universitaires, des journalistes et des militants pro-kurdes, accusés de propagande "terroriste" ou de collusion avec les réseaux du prédicateur islamiste exilé Fethullah Gülen.

"Aujourd'hui, les prisons turques sont remplies de journalistes qui n'ont fait que leur travail", a déclaré Christophe Deloire, secrétaire général de RSF, dénonçant une "chape de plomb" dans ce pays, 155e sur 180 au classement mondial de la liberté de la presse, établi par RSF, avec des dizaines de journalistes en détention et plus de 150 médias fermés.

Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à "respecter l'Etat de droit" sur la question de l'incarcération de certains journalistes en Turquie en évoquant un échange "très précis" sur les "désaccords" entre les deux hommes.
Les "démocraties doivent complètement respecter l'Etat de droit", a déclaré M. Macron lors d'une...